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SERMONS.
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alors
il
nous
apparoit,
c'est
a
dire,
nous
le
voyons
de
nostre
coste:
et
alors
par
experience
il
nous
approuve,
que
ce
n'est
point
en
vain
que
nous
luy
avons
faict
cest
honneur
de
confesser
qu'il
void
assez
pour
nous,
encores
que
nous
fussions
aveugles.
Voila
donc
comme
Abraham
en
premier
lieu
a
prononce
que
Dieu
void,
et
puis
qu'il
a
impose
le
nom
a
la
montagne
que
Dieu
void,
c'est
a
dire,
qu'il
provoid
a
tout
ce
qu'il
nous
faut,
et
a
ce
qui
nous
est
besoin.
Et
puis
les
successeurs
ont
ratifie
cela
disant,
Dieu
a
este
veu:
comme
de
faict
c'estoit
bien
une
manifestation
patente
a
Abraham,
comme
s'il
eust
veu
les
cieux
se
fendre,
et
comme
si
Dieu
fust
la
descendu
en
forme
visible,
quand
il
a
crie
du
ciel,
Abraham,
Abraham,
n'esten
point
ta
main
sur
l'enfant
et
ne
luy
fais
nul
mal:
car
alors
Dieu
a
retire
Isaac
comme
de
la
mort.
Et
Abraham
luy
a
offert
ce
mouton
en
sacrifice
de
ioye,
pour
la
grace
qu'il
avoit
receue.
Voila
donc
[pag.
306]
comme
Dieu
est
apparu
a
Abraham,
qu'il
a
cognu
manifestement
qu'il
le
guidoit.
Et
ainsi,
que
nous
profitions
en
ceste
doctrine,
et
que
nous
sachions
qu'en
regardant
a
Dieu,
voire
par
les
yeux
de
la
foy,
il
sera
tousiours
suffisant
pour
nous
conduire:
et
que
nous
aurons
bonne
occasion
et
matiere
de
nous
fier
en
luy,
et
nous
y
reposer,
pour
ce
que
toutes
creatures
luy
sont
subiettes,
et
qu'il
sait
nos
issues,
comme
il
est
dit
au
Pseaume
cent
et
trente
neufieme,
au
2.
vers.
Or
quand
nous
aurons
ainsi
regarde
a
Dieu,
et
que
nous
luy
aurons
attribue
la
louange
qui
luy
appartient,
de
dire
que
c'est
a
luy
de
nous
tenir
tousiours
la
main
forte:
il
est
certain
qu'il
nous
apparoistra,
c'est
a
dire,
que
nous
verrons
que
tous
ceux
qui
se
conflent
en
luy
ne
seront
iamais
confus.
Ainsi
donc,
ayons
ceste
patience:
et
quand
nostre
Seigneur
ne
voudra
pas
que
nous
cognoissions
comment
nous
pourrons
eschapper
de
quelque
danger,
et
qu'il
nous
laissera
tremper
et
languir
en
beaucoup
de
fascheries,
que
tousiours
cela
viene
en
avant,
Dieu
verra.
Et
puis
quand
il
nous
fera
sentir
qu'il
pensoit
de
nous
cependant
que
nous
eussions
estime
qu'il
nous
avoit
mis
en
oubli,
que
nous
le
cognoissions,
et
que
nous
disions,
Dieu
nous
est
apparu:
et
que
nous
sachions,
quoy
qu'il
en
soit,
qu'apres
que
nous
aurons
ainsi
dresse
[pag.
307]
a
luy
toutes
nos
pensees,
et
que
nous
aurons
reiette
sur
luy,
comme
iL
est
dit
au
Pseaume,
toutes
nos
sollicitudes,
il
monstrera
que
ce
n'a
point
este
pour
Abraham
et
pour
le
peuple
des
Iuifs
seulement
que
ceste
montagne
a
eu
ce
titre,
mais
que
c'est
pour
nostre
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