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ou
il
nous
commande.
Voila
comme
en
toutes
nos
fascheries,
perplexitez
et
angoisses
il
nous
faut
avoir
nostre
refuge
a
la
Providence
de
Dieu,
sachant
que
c'est
a
luy
de
nous
gouverner:
et
quand
il
disposera
de
nous
selon
sa
volonte,
que
tout
ira
bien,
car
sa
bonte
et
sa
misericorde,
sa
vertu
et
sagesse
seront
pour
nous
conserver.
Et
aussi
a
l'opposite,
quand
nous
serons
en
paix
et
en
repos,
que
nous
ne
laissions
pas
neantmoins
de
nous
tenir
tousiours
sous
ceste
bride,
Qu'il
faut
que
Dieu
provoye:
et
que
nous
ne
soyons
pas
comme
ceux
ausquels
la
graisse
creve
les
yeux,
comme
ceux
qui
sont
pleins
de
fierte.
Quand
les
uns
seront
riches,
les
autres
seront
en
credit
et
en
authorite,
les
autres
auront
support
du
coste
des
hommes,
les
voila
tellement
assoupis
ou
amortis
plustost,
qu'il
ne
pensent
plus
a
la
Providence
de
Dieu:
il
leur
semble
qu'ils
ont
le
vent
en
pouppe,
comme
on
dit.
Or
pour
ceste
cause,
encores
que
Dieu
nous
face
prosperer,
et
que
tout
nous
viene
a*
plaisir,
ne
laissons
pas
de
tousiours
avoir
les
yeux
eslevez
a
la
Providence
de
Dieu,
cognoissans
[pag.
304]
que
tout
bien
vient
de
luy,
et
qu'il
nous
le
pourra
oster
quand
il
luy
plaira,
et
qu'il
le
pourra
aussi
bien
continuer
quand
nous-nous
reposerons
en
luy
seul.
Or
Moyse
adiouste,
qu'on
a
finalement
appele
la
montagne,
Dieu
y
sera
veu.
Il
sembleroit
que
le
nom
eust
este
change
par
erreur,
car
il
y
a
grande
diversite
entre
ces
deux;
choses
:
Que
Dieu
void,
et
Qu'il
soit
veu.
Mais
les
successeurs
ont
voulu
monstrer
que
quand
nous
faisons
cest
honneur
a
Dieu,
d'estre
bien
persuadez
qu'il
void,
c'est
a
dire,
qu'il
a
assez
de
sagesse
pour
nous
conduire,
qu'il
se
monstre
aussi
et
qu'il
a
este
veu
de
nous.
Il
y
a
donc
deux
choses,
comme
nous
en
avons
traitte
ci
dessus
en
parlant
d'Hagar:
car
elle
disoit:
I'ay
veu
apres
celuy
qui
m'a
veu.
Hagar
confessoit
que
Dieu
l'avoit
veue,
mais
c'estoit
lors
qu'elle
n'y
pensoit
point:
et
en
la
fin
elle
a
veu
Dieu,
mais
c'a
este
trop
tard.
Car
Hagar
estoit
la
comme
une
brebis
perdue
et
esgaree:
et
ainsi
il
faut
que
Dieu
la
voye
cependant
qu'elle
ne
pense
point
a
luy.
Or
voici
le
vray
ordre
qu'il
nous
faut
tenir,
c'est
que
nous
cognoissions
que
Dieu
void,
et
cela
emporte
que
nous
le
voyons:
c'est
a
dire,
que
nous
avons
nostre
foy
dressee
a
luy,
et
que
nous
sachions
qu'il
nous
a
pris
en
sa
charge
et
en
sa
protection,
et
que
iamais
ne
nous
mettra
en
[pag,
305]
oubli,
et
qu'il
a
les
moyens
de
nous
secourir
en
toutes
nos
destresses.
Voila
donc
comme
nous
voyons
Dieu
par
foy,
sachans
qu'il
est
assez
provoyable
pour
nous
envoyer
tout
ce
que
besoin
sera,
et
de
nous
retirer
de
toutes
les
miseres
et
povretez
esquelles
nous
sommes,
d'autant
que
nous
sommes
en
sa
main.
Or
avons-nous
commence
par
la,
de
luy
attribuer
ce
titre
et
cest
office
de
Voyant?
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