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tagne,
Dieu
y
est
veu.
Ici
Abraham
monstre
une
telle
constance
comme
elle
doit
estre
en
tous
fideles
[pag.
299].
Et
ceci
nous
est
aussi
recite,
a
fin
que
nous
Pensuyvions,
c'est
assavoir,
a
tousiours
nous
fier
en
Dieu
quand
nous
n'en
pouvons
plus
et
que
tout
est
desespere
Et
puis
quand
Dieu
nous
a
donne
quelque
relasche,
et
que
les
choses
vont
bien,
et
que
nous
sommes
a
repos,
qu'aussi
alors
nous
considerions
tousiours
la
Providence
de
Dieu.
Los
uns
quand
ils
seront
en
si
grande
necessite
que
tout
leur
defaudra,
auront
quelque
mouvement
pour
accourir
a
Dieu.
Comme
nous
voyons
que
tous
ceux
qui
sont
pressez
de
quelque
mal
auront
leur
refuge
a
Dieu
:
non
pas
qu'ils
y
aillent
de
droicte
affection,
mais
si
est-ce
qu'ils
y
sont
poussez,
voire
les
plus
stupides:
ceux
qui
sont
comme
bestes
brutes,
encores
quand
il
y
aura
quelque
grande
affliction
il
est
certain
que
Dieu
les
attire
tellement
a
soy
qu'ils
sont
la
comme
s'ils
estoyent
ravis
d'une
bouffee
de
vent
et
de
tourbillon.
Voila
comme
Dieu
sera
invoque
de
beaucoup
de
gens:
comme
aussi
il
en
est
parle
au
Pseau,
cent
et
septieme,
c'est
assavoir,
quand
la
necessite
les
presse.
Cependant
si
Dieu
les
met
en
repos
et
a
leur
aise,
il
ne
leur
souvient
plus
de
rien,
ils
ne
font
que
secouer
l'oreille
(comme
on
dit)
et
les
voila
quittes
ce
leur
semble.
Et
voila
aussi
pourquoy
Dieu
se
complaind,
que
ceux
qui
se
sont
retournez
vers
luy
en
leurs
afflictions
ne
s'en
[pag.
300]
sont
pas
souvenus
et
qu'ils
ont
desbende
Tare
tantost,
et
qu'ils
sont
devenus
lasches
et
froids
et
mesmes
que
du
tout
ils
l'ont
quitte.
Les
autres
en
leur
prosperite
beniront
Dieu.
Et
les
hypocrites
ont
cela
par
trop
commun,
que
si
Dieu
les
traitte
a
leur
souhait
ils
beniront
Dieu
a
pleine
bouche,
il
n'y
a
que
pour
eux:
mais
si
Dieu
change
et
qu'il
retire
sa
benediction
d'eux,
et
qu'il
leur
envoye
quelque
torment,
alors
ils
grincent
les
dents,
et
n'est
plus
question
de
dire:
O
le
bon
Dieu,
comme
ils
l'avoyent
prononce
par
feintise:
mais
ils
le
blasphemeront
a
pleine
gorge.
Voila
donc,
comme
les
hypocrites
par
leur
depit
et
par
leurs
murmures
monstreront
bien
qu'ils
ne
savent
que
c'est
de
servir
a
Dieu.
Et
ce
sont
deux
extremites
vicieuses
que
nous
voyons
communement
entre
les
hommes.
Car
Dieu
monstre
bien
des
exemples
divers.
Comment
est-ce
qu'Abraham
parle
en
ceste
angoisse
extreme
ou
ii
est,
quand
ii
faut
qu'il
tue
son
propre
fils?
Dieu
y
pourvoira:
car
voila
un
mot
qui
le
navre
iusques
au
profond
du
coeur:
Mon
pere,
ou
est
le
sacrifice
?
Dieu
y
pourvoira,
di
t-il.
Voila
donc
comme
Abraham
coupe
broche
a
toutes
disputes,
et
se
resout
que
Dieu
conduira
tout
ce
qu'il
fait.
Et
il
faut
aussi
que
nous
le
suyvions
en
cela,
ayans
comme
les
yeux
fermez,
voire
[pag.
301]
et
que
cependant
nous
mettions
nostre
fondement
et
appuy
sur
sa
provi-
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