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779
SERMONS.
780
culeusement,
et
le
mouton
en
respond
cependant.
Voici
donc
quels
sacrifices
il
nous
faut
auiourd'huy
offrir
a
Dieu,
c'est
que
tout
ce
qui
est
de
nostre
nature
soit
esteint
et
aboli,
et
puis
nostre
raison:
car
c'est
le
pire
qui
soit
en
nous
[pag.
297J:
ce
qu'on
loue
et
qu'on
prise
tant,
c'est
assavoir,
ceste
prudence
et
ceste
sagesse
sur
laquelle
le
diable
domine:
il
faut
donc
que
cela
soit
mis
sous
le
pie,
et
que
nous
commencions
par
ce
bout
de
nous
dedier
a
Dieu,
et
de
faict
c'est
une
partie
de
nostre
chair.
Car
quand
l'Escriture
parle
de
Chair,
elle
n'entend
pas
ce
qui
est
cache
sous
la
peau
et
le
cuir:
mais
tout
ce
que
nous
avons
du
ventre
de
nostre
mere.
Et
ainsi
il
faut
que
tout
cela
s'en
aille
comme
le
mouton,
et
qu'il
soit
consume
par
le
feu,
et
que
Dieu
abolisse
tout
ce
qui
est
du
nostre:
et
alors
nous
vivrons
comme
il
appartient,
et
serons
offerts
a
Dieu,
comme
il
est
ici
expose
d'Isaac.
Car
combien
que
le
glaive
n'ait
point
passe
par
son
gosier,
si
est-ce
neantmoins
qu'il
a
este
un
sacrifice
a
Dieu.
Il
faut
donc,
que
nous
commencions
par
la,
c'est,
que
tout
ce
qui
vient
de
nous
et
de
nostre
nature
soit
aboli,
comme
aussi
ii
en
est
besoin.
Voila
donc,
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Et
au
reste,
apprenons
que
quand
Dieu
a
pitie
de
nous,
et
qu'il
nous
delivre
des
angoisses
ou
il
nous
aura
mis
pour
esprouver
nostre
foy
et
obeissance,
que
c'est
pour
le
moins
qu'un
tel
bien
soit
cognu,
et
que
nous
ayons
la
bouche
ouverte
pour
benir
son
sainct
nom.
Car
si
nous
ensevelissons
ses
benefices,
tant
plus
provoquons-nous
sa
malediction
horrible
[pag.
298]
sur
nostre
teste,
d'autant
que
nous
aurons
profane
une
chose
si
saincte.
Apprenons
donc,
de
tellement
recognoistre
la
bonte
de
Dieu
envers
nous,
que
iamais
nous
ne
mettions
en
oubli
les
signes
qu'il
nous
donne
de
nous
estre
Pere.
Et
que
nous
monstrions
de
nostre
coste
que
nous
ne
cerchons
sinon
qu'il
soit
cognu
en
ses
oeuvres,
comme
il
est
dit
au
Pseau,
cent
et
sezieme:
Que
rendray-io
au
Seigneur
pour
tant
de
benefices
qu'il
m'a
faits?
Ie
prendray
le
calice
de
salut
et
invoqueray
le
nom
du
Seigneur.
Or
David
parle
la
selon
la
coustume
de
son
temps
car
le
Calice
de
salut,
estoit
pour
signifier
que
Dieu
avoit
delivre
ceux
qui
estoyent
a
l'extremite.
Ainsi
donc
auiourd'huy
toutes
fois
et
quantes
que
Dieu
nous
a
secourus
au
besoin,
que
nous
apprenions
qu'il
requiert
de
nous
action
de
graces.
Non
pas
que
cela
luy
apporte
ne
chaud
ne
froid,
mais
c'est
pour
nostre
bien
et
salut:
a
fin
que
quand
nous
userons
de
ce
qu'il
nous
donne,
nous
soyons
de
plus
en
plus
confermez
a
nous
fier
a
luy
et
a
l'invoquer.
Voila
donc,
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Or
il
est
dit
la
dessus,
qu'Abraham
a
nomme
la
montagne,
Dieu
verra,
et
que
puis
apres
les
successeurs
ont
appelle
ceste
mon-
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