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competans
en
nostre
cause.
Il
faut
donc,
que
le
tout
viene
a
l'apparence
de
Dieu,
et
a
son
bureau.
Or
il
est
dit
notamment,
que
quand
nous
n'aurons
rien
espargne
pour
l'amour
de
Dieu,
qu'alors
nous
aurons
tesmoignage
certain
et
infalible,
que
nous
l'aimons.
Au
contraire
si
nous
espargnons
rien
quand
il
sera
question
de
son
service,
voila
nostre
hypocrisie
qui
est
descouverte,
ou
au
paravant
on
ne
l'avoit
point
cognue,
et
n'en
pouvoit-on
point
iuger
aussi.
Brief,
tout
ainsi
que
la
perfection
des
Chrestiens
c'est
d'adherer
a
Dieu
d'une
volonte
franche:
aussi
le
second
doit
estre
conioint,
c'est
assavoir,
que
pour
aimer
Dieu
nous
soyons
prests
de
tout
quitter,
voire
quelque
desirable
qu'il
soit.
Et
que
nous
apprenions
de
preferer
son
honneur
a
toutes
[pag.
291]
choses
les
plus
precieuses
que
nous
ayons,
iusques
a
n'espargner
ne
pere,
ne
mere,
ni
femme,
ni
enfans,
ni
nos
vies
propres.
C'est
donc
ce
que
nous
avons
a
mediter
tout
le
temps
de
nostre
vie,
quand
nous
voudrons
savoir
et
nous
bien
enquerir
si
nous
avons
profite
en
la
crainte
de
Dieu
et
en
son
amour,
que
nous
regardions:
Or
ca,
tu
es
addonne
a
tes
biens,
tu
appetes
trop
les
honneurs.
Qu'un
homme
viene-Ia,
et
qu'il
entre
en
conte
avec
soy-mesme
sans
feintise.
S'il
te
falloit
renoncer
a
tous
les
honneurs
du
monde
que
tu
fusses
vilipende,
qu'on
te
crachast
au
visage,
et
que
cela
fust
requis
pour
l'honneur
de
Dieu,
comment
le
porterois-tu
?
Si
cest
homme-la
trouve,
Helas,
ie
ne
sauroye:
s'il
se
sent
encores
empesche
tant
de
son
ambition,
qu'il
ne
puisse
pas
estre
la
comme
couche
tout
plat,
quand
il
plaira
ainsi
a
Dieu,
o
il
est
certain
qu'encores
n'est-il
pas
venu
la
ou
il
falloit.
Qu'il
s'efforce
donc
et
qu'il
marche
plus
outre.
L'autre
aussi
qui
aura
des
biens
et
des
possessions,
qui
aura
train
de
marchandise,
qu'il
regarde:
Or
ca,
s'il
falloit
que
tu
fusses
appovri,
que
seroit-ce?
Si
Dieu
vouloit
pour
la
gloire
de
son
nom
que
tu
n'eusses
pas
du
pain
a
manger,
que
ferois-tu?
Si
un
homme
trouve:
O
il
me
seroit
impossible
de
cela,
i'aimeroye
mieux
cent
fois
mourir
que
d'endurer
[pag.
292]
telle
disette:
qu'il
pense,
Helas,
ie
suis
encores
bien
eslongne
de
Dieu:
il
faut
donc
m'efforcer
mieux
que
iamais.
Autant
en
est-il
de
toutes
les
autres
povretez.
S'il
falloit
que
l'un
quitast
son
pays,
l'autre
femme
et
enfans,
et
qu'il
ne
peust
arracher
cela
de
soy-mesme,
qu'il
n'y
eust
de
grands
bouillons,
qui
l'empeschassent
de
se
renger:
qu'il
cognoisse:
Or
ca,
ie
cuidoye
estre
bien
obeissant
a
Dieu:
mais
ie
l'ay
cuide
tant
seulement,
ce
n'a
este
qu'une
imagination
vaine
d'ou
i'estoye
deceu.
Il
faut
donc
que
ie
me
despouille
de
ces
passions,
et
que
ie
commence
de
renoncer
a
moy
et
a
tout
ce
que
i'aime,
et
que
Dieu
cognoisse
que
ie
suis
addonne
a
luy,
et
qu'il
approuve
mon
service.
Voila
donc,
ce
que
nous
avons
a
retenir
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