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dict
quil
est
tout
evident
que
ledicfc
Servet
n'a
pertinemment
respondu
aux
Interrogatz
a
luy
faictz,
ny
la
verite
l)
de
ce
dont
il
est
enquis
:
mais
ne
faict
que
mentir,
varier
et
tergiverser,
et
se
mocque
de
Dieu,
de
sa
parolle,
en
allegant,
corrumpant
et
destornant
faulsement
les
passages
de
la
Saincte
escriture,
pour
couvrir
ses
blasphemes
et
evader
punition:
mesmes
quant
sur
le
dixiesme
interrogat
il
a
dict,
qu'en
S.
Mathieu,
6
chapitre,
est
dict
et
prove
que
si
l'intention
est
bonne
tout
le
faict
sera
repute
bon.
Car
le
passage
ne
parle
de
cela:
et
s'il
estoit
tel
tous
les
heretiques
et
idolatres
se
pourroient
excuser
de
leur
bonne
intention.
Et
quant
pour
abolir
l'accusation,
poursuitte
et
punition
des
blasphemes
et
heresies,
il
allegue
les
18
et
19
passages
des
Actes:
comme
si
S.
Paul
eust
este
accuse
et
convaincu
de
telz
crimes
d'heresie
et
blaspheme
devant
des
iuges
chrestiens,
comme
est
ledict
Servettus.
Car
en
ces
passages
alleguez
c'estoient
des
iuges
et
officiers
payens
qui
ne
se
soulcioient
de
la
religion
des
Iuifc,
ny
des
questions
d'icelle,
mais
l'avoient
en
horreur,
et
se
contentoient
quon
ne
diffamast
point
leur
idole.
Et
encores
le
dernier
renvoie
l'accusation
par
devant
les
magistratz
payens.
Parquoy
ledict
Servet
allegue
faulsement
que
tel
renvoy
fust
faict
aux
Eglises.
Item
il
faict
une
iniure
intolerable
a
toute
l'eglise
chrestienne
et
a
Constantin
le
grand,
empereur,
quant
il
dict,
quilz
arrestarent
que
les
accusations
criminelles
des
heretiques,
voir
telz
que
Arrius,
n'auroient
point
de
lieu,
mais
que
pour
toute
punition
celuy
qui
en
seroit
convaincu,
encores
qu'il
ne
se
voulsist
reduire
par
repentance,
seroit
seullement
banny,
et
apres
il
dict
que
cela
est
prove
par
mille
aultres
histoires:
et
toutesfois
il
ne
scaict
pas
alleguer
seullement
la
premiere
histoire
ou
il
a
songe
et
controuve
cela.
Et
voila
comment
il
veult
payer
et
repaistre
vostre
Seigneurie
a
milliers
de
menteries.
Or
pour
le
convaincre
d'une
tant
impudente
menterie
fault
seullement
veoir
l'histoire
ecclesiastique
livre
douziesme,
qui
dict
que
Constantin
voiant
que
l'eglise
et
luy
estoient
assez
et
grandement
trouve
aux
archives
de
Berne,
dit
en
note
de
cette
piece
:
.
Elle
est
ecrite
d'une
main
dont
Calvin
avoit
accoutume
de
se
servir
pour
dicter
ou
copier
ses
letres,
de
sorte
qu'il
y
a
toute
apparence
que
cette
piece
est
de
lui."
Nous
n'avons
pas
reconnu
cette
main.
Le
document
est
de
la
meme
ecriture
que
plusieurs
autres
du
proces
et
la
main
est
une
autre
que
celle
du
secretaire
qui
ecrivit
les
pieces
dant
Calvin
doit
avoir
ete
l'auteur.
Servet
lui
meme,
dans
sa
lettre
du
15
septembre,
attribue
ce
Requisitoire
a
Calvin
et
il
est
plus
que
probable
que
certains
elements
en
ont
ete
fournis
par
celm-ci.
Neanmoins
Ia
tendance
jundique
et
politique
qui
predomine
dans
cet
ecrit
accusent
un
autre
auteur
que
Calvin,
lequel
l'aurait
redige
d'un
point
de
vue
plus
essentiellement
theologique.
1)
Ces
mots;
,,a
luy
faictz,
ny
la
verite",
manquent
dans
Trechsel
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