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SERMONS.
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tagne,
et
arrengea
le
bois,
et
lia
Isaac
son
fils,
et
le
mit
sur
le
bois
qui
estoit
sur
V
autel
Et
Abraham
levant
sa
main
print
le
glaive
pour
tuer
son
fils.
L'Ange
du
Seigneur
cria
a
luy
du
ciel,
disant,
Abraham,
Abraham.
Il
respondit:
Me
voici.
Et
V
Ange
dit:
N'esten
point
ta
main
sur
fensant,
et
ne
luy
fais
rien
:
car
Vay
cognu
que
tu
crains
Dieu,
d'autant
que
tu
n'as
point
espargne
ton
fils,
ton
unique
a
cause
de
moy.
Abraham
levant
les
yeux
regarda,
et
voici
un
mouton
qui
estoit
entortille
par
les
cornes.
Abraham
donc
alla,
et
prit
le
[pag.
280]
mouton,
et
V
immola
en
holocauste
au
lieu
de
son
fils.
Et
Abraham
nomma
le
nom
du
lieu:
Le
Seigneur
verra,
selon
aussi
qu'il
est
dit
auiourd'huy:
Le
Seigneur
a
este
veu
en
la
montagne.
Nous
commencasmes
hier
a
declarer
que
non
seulement
Abraham
a
donne
signe
de
son
obeissance
qu'il
vouloit
rendre
a
Dieu,
quand
il
a
este
prest
de
tuer
son
fils:
mais
qu'Isaac
s'accorde
a
cela.
Car
il
est
certain
qu'il
neust
point
souffert
d'estre
lio3
quand
il
eust
voulu
resister.
Il
n'estoit
pas
un
petit
enfant
de
sept
ans,
il
avoit
desia
force
et
vigueur.
Son
pere
donc
ne
l'eust
pas
lie
par
force,
sinon
qu'il
y
eust
consenti.
Et
en
cela
nous
voyons
comme
il
a
voulu
estre
sacrifie.
Mais
si
est-ce
qu'il
n'a
pas
este
lie,
qu'Abraham
ne
cognust
qu'il
n'y
advint
en
l'acte
quelque
chose
pour
faire
que
le
sacrifice
eust
este
rendu
vain.
Voila
donc
d'un
coste
Isaac
qui
est
lie,
a
fin
que
Dieu
soit
obei
:
et
cependant
si
est-ce
qu'il
se
renge
de
son
bon
gre.
La
dessus
nous
avons
a
noter
ce
qui
fut
hier
touche,
c'est
assavoir
qu'il
[pag.
281]
nous
faut
captiver
nos
affections
pour
nous
dedier
a
Dieu,
et
sur
tout
quand
il
est
question
de
renoncer
a
nous-mesmes,
et
a
nostre
vie
propre:
suivant
ce
qui
fut
allegue
de
sainct
Pierre.
Car
quand
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
luy
disoit
qu'il
seroit
mene
ou
il
ne
voudroit
point,
ce
n'est
pas
qu'il
n'ait
accepte
la
mort
patiemment,
et
mesmes
qu'il
n'y
soit
alle
d'une
affection
franche,
et
qu'il
n'ait
prefere
de
mourir
pour
le
tesmoignage
de
l'Evangile
a
toutes
les
vies
du
monde:
mais
c'est
pource
qu'il
n'estoit
pas
insensible,
et
qu'il
y
pouvoit
avoir
selon
la
chair
et
selon
son
sens
naturel
quelque
repugnance.
Ainsi
donc
en
premier
lieu
nous
sommes
advertis
de
mortifier
nos
affections,
a
fin
que
Dieu
domine
sur
nous,
et
que
rien
ne
nous
empesche
que
nous
ne
vivions
et
mourions
a
luy:
quand
il
luy
plaira
de
nous
retirer
de
ce
monde,
que
nous
soyons
tout
prests
de
marcher:
il
faut,
di-ie,
que
cela
se
face
avec
combat.
Car
iamais
nous
n'appeterons
de
partir
ni
desloger
d'ici
(comme
aussi
sainct
Paul
en
parle).
Mais
quand
nous
aurons
cognu
que
la
gloire
de
Dieu
est
plus
precieuse
beaucoup
que
nostre
vie:
et
d'autre
coste
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