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CONTRE
LES
ANABAPTISTES.
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quelle
il
n'y
eust
que
redire.
Pourtant
se
sont
separe
de
toute
la
Chrestiente,
pour
n'estre
point
souilles
par
les
imperfections
des
autres.
Mais
qu'en
est
il
advenu?
Nostre
Seigneur
les
a
tous
confonduz
avec
leur
entreprinse
tant
presumptueuse.
Que
cela
donc
nous
soit
un
advertissement,
que
quand
soubz
umbre
de
zele
de
perfection
nous
ne
pouvons
porter
nulle
imperfection,
tant
au
corps
qu'aux
membres
de
l'Eglise,
que
c'est
le
diable
qui
nous
enfle
d'orgueil,
et
nous
seduit
par
hypocrisie,
pour
nous
faire
abandonner
le
trouppeau
de
Iesus
Christ,
sachant
bien
qu'il
a
tout
gaigne
quand
il
nous
en
a
retire.
Car
d'autant
qu'il
n'y
a
ni
remission
des
peches,
ni
salut
ailleurs
(Act.
4,
12),
quand
nous
aurions
au
reste
une
apparence
de
sainctete
plus
qu'Angelique,
si
par
une
telle
presumption
[page
58]
nous
venons
a
nous
separer
d'une
compagnie
Chrestienne,
nous
sommes
faictz
Diables.
Leur
troisiesme
article
est
de
la
reception
de
la
Cene;
en
quoy
ilz
ne
disent
rien
que
nous
ne
leur
accordions:
comme
aussi
nous
lo
prechons
tous
les
iours.
C'est
que
nul
ne
s'ose
approcher
de
cette
saincte
Table,
qui
ne
soit
vrayement
du
corps
de
Iesus
Christ,
adorant
un
Dieu
avec
tous
fideles,
et
le
servant
en
vocation
bonne
et
legitime.
Mais
quand
ce
vient
a
faire
declaration
au
quatriesme
article,
comment
l'homme
se
doit
separer
de
toutes
pollutions
de
ce
monde,
pour
s'adioindre
a
Dieu,
en
cela
ilz
recommencent
a
tout
depraver.
Combien
que
du
commencement
encor
ilz
ont
d'assez
bons
propoz:
comme
en
condamnant
les
superstitions
Papales,
et
defendant
a
tous
Chrestiens
de
s'y
mesler.
Mais
en
la
queue
gist
le
venin,
comme
dit
le
proverbe.
Car
finalement
ilz
concluent
que
tout
usage
d'armes
est
chose
Diabolique.
Or
il
est
vray
qu'en
particulier
l'usage
du
glaive
ne
doit
estre
permis
a
nul,
pour
faire
resistence
au
mal.
Car
les
armes
des
Chrestiens
sont
prieres
et
mansuetudo,
pour
posseder
leurs
vies
en
patience,
et
vaincre
le
mal
en
bien
faisant,
selon
la
doctrine
de
l'Evangile
(Luc
21,
19;
Rom.
12,
21).
[page
59]
L'office
donc
d'un
chacun
de
nous
est
de
souffrir
patiemment
si
on
nous
fait
quelque
outrage,
plustost
que
d'user
de
force
et
violence.
Mais
de
condamner
le
glaive
public,
lequel
Dieu
a
ordonne
pour
nostre
protection,
c'est
un
blaspheme
contre
Dieu
mesme.
Voila
l'Esprit
de
Dieu
qui
prononce
par
sainct
Paul
(Rom.
13,
4),
que
le
Magistrat
est
ministre
de
Dieu
a
nostre
projit
et
en
nostre
faveur,
pour
reprimer
et
empescher
la
violence
des
meschans.
Et
que
pour
ceste
cause
le
glaive
luy
est
donne
en
main
a,
fin
do
punir
les
malefices.
Puis
que
Dieu
luy
ordonne
de
ce
faire,
qui
sommes
nous
pour
l'empescher?
Semblablement,
puis
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