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SUR
L'EPITRE
AUX
GALATES.
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neantmoins
c'est
auiourd'huy
l'excuse
commune
(comme
i'ay
desia
touche),
mais
elle
ne
laisse
pas
d'estre
frivole.
Quand
on
demandera
pourquoy
les
Papistes
sont
ainsi
hebetez,
et
quoy
qu'on
leur
remonstre
qu'ils
n'escoutent
nulle
raison,
et
qu'elle
ne
leur
est
rien?
C'est
pour
ce
qu'ils
se
iugent
par
comparaison,
en
disant,
O
tout
le
monde
fait
ainsi.
Bref,
il
leur
semble
que
Dieu
est
forclos
de
toute
liberte,
quand
le
monde
se
gouvernera
d'une
autre
facon
qu'il
n'a
commande
par
sa
parole.
Or
ils
ont
beau
proposer
et
mettre
en
avant
tels
exemples:
car
ils
ne
pourront
porter
preiudice
a
Dieu,
que
tousiours
ils
ne
condamne
ceux
qui
ont
failli,
quand
il
y
auroit
une
centaine
de
mondes,
si
faudra-il
que
tous
soyent
abysmez
devant
luy,
voire
si
on
y
vient
avec
arrogance
pour
dire,
Nous
faisons
ainsi.
Et
qui
estes
vous?
Voila
donc
en
somme
de
quoy
ce
passage
nous
doit
servir
et
profiter,
quand
sainct
Paul
veut
qu'un
chacun
examine
son
oeuvre.
Or
notamment
il
dit
son
oeuvre,
pour
nous
amener
en
consideration
de
toute
nostre
vie:
car
il
n'entend
pas
que
nous
prenions
seulement
une
partie
en
laissant
l'autre,
mais
que
selon
que
Dieu
a
tout
escrit
en
son
registre,
que
de
nostre
part
nous
espluchions
bien
par
le
menu
en
quoy
nous
pouvons
avoir
failli,
quels
vices
et
infirmitez
il
y
a
en
nous.
Voila
ce
que
sainct
Paul
a
entendu
par
ce
mot
d'Oeuvre.
Car
il
pourra
advenir
tous
les
coups
qu'en
un
poinct
nous
aurons
servi
fidelement
a
Dieu:
mais
(quoy
qu'il
en
soit)
encores
y
a-il
de
l'infirmite.
Et
puis
nous
sommes
esbahis
de
voir
tant
d'imperfections
desquelles
nous
sommes
coulpables,
qu'il
faudra
que
nous
ayons
horreur
de
nous
mesmes.
Apprenons
donc
de
bien
examiner
nostre
vie,
devant
que
iuger
des
autres:
car
nous
ne
faisons
qu'augmenter
nostre
condamnation
devant
Dieu,
estans
ainsi
aspres
et
severes
contre
ceux
qui
ont
failli,
et
oubliant
nos
pechez,
d'autant
que
Dieu
nous
fait
cest
honneur
qu'il
veut
qu'un
chacun
de
nous
soit
son
iuge.
Or
quant
a
ce
que
sainct
Paul
dit
que
chacun
aura
louange
en
soy
seulement,
ce
n'est
pas
a
dire
que
tous
ceux
qui
s'examinent
trouvent
en
eux
de
quoy
se
priser:
mais
c'est
pour
declarer
que
la
vraye
louange
est
celle
qui
a
quelque
fermete
en
soy,
c'est
qu'un
chacun
se
cognoisse
tel
qu'il
est,
et
qu'on
se
iuge
sans
comparaison.
Exemple.
On
dit
tousiours
que
un
borgne
verra
clair
entre
les
aveugles:
et
entre
les
Maures
qui
sont
noirs,
celuy
qui
sera
fort
brun
semblera
blanc.
Si
on
veut
iuger
d'un
homme
blanc,
quand
il
sera
en
la
compagnie
d'une
douzaine
de
Maures,
ce
ne
sera
pas
blancheur
que
cela:
car
quand
on
le
ramenera
au
rang
commun,
on
trouvera
qu'il
est
bien
autre
que
on
en
iugeoit.
Si
on
dit,
voila
un
homme
qui
void
bien
clair,
et
ce-
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