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77
LIVRE
i
n
.
CHAPITRE
III.
78
ceux
lesquels
il
adopte
en
l'heritage
de
la
vie
eternelle.
Or
*)
ceste
restauration
ne
s'accomplit
point
ny
en
une
minute
de
temps,
ny
en
un
iour,
ny
en
un
an:
mais
Dieu
abolit
en
ses
eleus
les
corruptions
de
la
chair
par
continuelle
succession
de
temps,
et
mesmes
petit
a
petit:
et
ne
cesse
de
les
purger
de
leurs
ordures,
les
dedier
a
soy
pour
temples,
reformer
leurs
sens
a
une
vraye
purete,
afin
qu'ils
s'exercent
toute
leur
vie
en
penitence,
et
sachent
que
ceste
guerre
ne
prend
iamais
fin
qu'a
la
mort.
Dont
l'impudence
d'un
certain
apostat2)
est
tant
plus
vilaine,
quand
il
me
reproche
que
ie^
confon
l'estat
de
la
vie
presente
avec
la
gloire
future,
en
interpretant
avec
sainct
Paul
que
l'image
de
Dieu
gist
en
sainctete
et
iustice
veritable,
comme
si
en
voulant
definir
cecy
ou
cela,
il
ne
fust
pas
requis
de
prendre
la
perfection
et
integrite.
Or
en
disant
que
Dieu
nous
restaure
a
son
image,
nous
ne
nions
pas
qu'il
ne
le
face
par
accroissement
continuel:
mais
selon
que
chacun
est
plus
avance,
ceste
image
de
Dieu
reluit
tant
mieux
en
luy.
Or
Dieu
pour
faire
parvenir
ses
fideles
a
ce
but
la,,
leur
assigne*
le
chemin
de
penitence
pour
toute
leur
vie,
auquel
ils
ne
cessent
de
courir.
10.s)
Voila
donc
comment
les
enfans
de
Dieu
1)
Tout
ee
qui
suit
jusqu'a
la
fin
du
§.
appartient
a
1559.
2)
Le
texte
latin
donne
le
nom
de
Staphylus,
'
theologien
de
Koenigsberg.
ll
fut
un
des
premiers
protesiants
notables
qui
retournerent
au
qxtholicisme
{en
1553).
ll
mourut
la
meme
annee
que
Calvin.
3)
ld
V
auteur
msere
un
long
passage,
qui
dans
les
editions
anterieures
avait
fait
partie
du
Chap.
ll.,
et
ou
il
montre,
que
les
regeneres
ne
sont
nullement
delivres,
par
le
fait
de
la
regeneration,
de
Vinfluence
de
la
chair
et
des
mauvais
penehants
qui
y
ont
leur
racine,
mais
quhls
sont
engages
dans
une
lutte
constante
entre
l'esprit
et
les
convoitises
charnelles.
En
faisant
entrer
ici
ce
passage.
Calvin
laisse
de
cote
les
deux
paragraphes
suivants,
qui
dans
V
ancienne
redaction
en
faisaient
partie.
1541
p.
81
;
1545
p.
81
;
1551
s.
Ch.
ll.
§.
61:
Ceste
grace
de
Dieu
(qui
opere
en
Vhomme
la
conversion)
est
aucunesfois
appellee
delivrance,
par
laquelle
nous
sommes
affranchiz
de
la
servitude
de
peche;
maintenant
une
reparation
de
nous,
par
laquelle,
delaissant
le
vieil
homme,
nous
sommes
restaurez
a
l'image
de
Dieu;
maintenant
regeneration,
par
laquelle
nous
sommes
faictz
nouvelles
creatures;
maintenant
resurrection,
par
laquelle
Dieu,
nous
faisant
mourir
a
nous
mesmes,
nous
ressuscite
de
sa
vertu.
Toutesfois
il
nous
fault
icy
observer,
que
la
deliviance
n'est
iamais
si
entiere,
qu'une
partie
de
nous
ne
demeure
soubz
le
ioug
de
peche;
que
la
reparation
n'est
iamais
telle,
qu'il
n'y
demeure
beaucoup
de
trace
de
l'homme
terrien
;
que
le
renouvellement
*)
n'est
iamais
tel,
que
nous
ne
retenions
quelque
chose
du
vieil
homme.
Car
ce
pendant
que
nous
sommes
encloz
en
ceste
prison
de
nostre
corps,
nous
portons
tousiours
avec
nous
les
reliques
de
nostre
chair,
lesquelles
diminuent
d'autant
nostre
liberte.
Parquoy
l'ame
fidele
depuis
la
regeneration
≪st
divisee
en
deux
parties
entre
lesquelles
il
y
a
un
different
perpetuel.
Car
d'autant
qu'elle
est
regie
et
gouvernee
par
l'Esprit
de
Dieu,
elle
ha
un
desir
et
amour**)
d'immortalite,
lequel
l'incite
et
meine
a
iustice,
purete
et
sainctete,
et
ainsi
*)
1541*
a
par
une
faute
d1
impression,
de
nouveau:
la
reparation.
**)
1545
s.:
amour
et
desir.
|