35:77 77 IOB CHAP. XXXIII. 78 en se cognoissant seroyent assez tost dontez: mais il leur semble que c'est merveilles d'eux, qu'ils peuvent tout: ils ne cognoissent point qu'ils sont nais et creez a ceste condition d'obeir a Dieu. Iusques a tant donc que l'orgueil soit rompu en nous, il est certain que nous serons par trop hardis pour nous esgarer. Et ainsi quand Dieu nous veut retirer de nos entreprinses, il faut qu'il remedie premierement a ceste maladie d'orgueil laquelle domine par trop en nous. Et notamment il est parle de Cacher V orgueil', non point qu'il suffise de l'ensevelir, afin qu'il ne se monstre point : mais ici Eliu a use de ceste similitude de laquelle nous userons souventesfois envers les hommes pour leur faire honte: comme si on disoit, Va-t'en cacher vilain, quand un homme voudra ici faire du brave, et qu'on luy viendra mettre telles reproches en avant, qu'il ne s'ose plus monstrer, et qu'il faut qu'il s'en aille comme ensevelir en sa maison. Voila comme son orgueil est comme rembarre. Or Dieu en besongne ainsi envers nous. Car combien que nous vueillions faire des sages, si est-ce que nostre folie se descouvre: et Dieu aussi ne permet pas que nostre orgueil soit tousiours cele qu'il ne se monstre. Et bien, quand cela est cognu, qu'est-ce que Dieu fait? Il nous afflige pour nous humilier: mais il le fait en telle sorte que nous sommes confus, c'est a dire, il nous vient souffleter, et alors il nous fait tel opprobre que nous appercevons nostre turpitude,