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77
PAR
NICOLAS
COLLADON.
78
Genese.
Davantage,
pour
ce
qu'un
certain
brouillon
avoit
calomnie
par
escrit
l'accord
de
l'Eglise
de
Zurich
avec
celle
de
Geneve,
touchant
les
Sacremens,
qui
avoit
este
imprime
l'an
1549,
comme
il
a
este
dit:
pour
respondre
a
cest
escervelle,
il
composa
tant
en
Latin
qu'en
Francois
une
declaration
des
articles
contenus
audit
Accord
:
laquelle
il
dedia
le
28
de
Novembre
aux
Pasteurs
des
Eglises
de
la
ville
et
territoire
de
Zurich,
Berne,
Basle,
Schaffouse,
Court
1),
et
de
[d
8]
tous
les
pays
des
Grisons,
de
Saingalle,
Sienne,
Milhout
et
Neuf-chastel.
Au
mesme
temps
qu'il
avoit
a
combatre
contre
les
heresies
de
Servet,
se
couva
en
la
ville
une
menee
bien
dangereuse,
et
qui
tendoit
a
faire
dissipation
de
l'Eglise,
en
ostant
d'icelle
l'exercice
de
la
discipline.
Car
aucuns
des
plus
grands,
et
qui
avoyent
ou
usurpoyent
lors
plus
de
puissance
au
gouvernement
des
affaires,
n'aimoyent
gueres
que
la
parole
de
Dieu
fust
preschee
avec
vertu
et
efficace.
A
iceux
avoyent
recours
certains
desbauchez
et
gens
incorrigibles,
ausquels
a
bon
droit
le
Consistoire
avoit
defendu
la
Cene,
iusqu'a
ce
qu'ils
eussent
proteste
de
leur
repentance,
et
monstre
amendement.
Ils
avoyent
bien
desia
de
long
temps
machine
de
rompre
le
bon
ordre
(comme
il
a
este
dit),
et
Dieu
avoit
tousiours
rabattu
les
coups
:
mais
lors
la
chose
en
vint
la,
que
ne
pouvans,
et
mesme
n'osans
du
tout
abolir
le
Consistoire,
c'est
a
dire,
l'exercice
de
la
Iurisdiction
spirituelle
que
Iesus
Christ
a
ordonnee
en
son
Eglise,
ils
mirent
en
avant,
que
quand
le
Consistoire
auroit
defendu
la
Cene
a
quelques
uns,
le
Conseil
les
pourroit
absoudre,
et
leur
donner
permission
de
la
recevoir.
Et
pour
colorer
un
tel
changement,
ils
disoyent
qu'on
pourroit
faire
venir
en
Conseil
l'un
des
Ministres,
en
la
presence
duquel
les
Magistrats
absoudroyent
celuy
qui
auroit
este
excommunie
par
le
Consistoire.
Mais
Calvin
descouvrit
si
bien
les
choses
en
Consistoire,
qu'il
fut
ordonne
qu'on
les
iroit
remonstrer
en
plein
Conseil
au
nom
de
tout
le
Consistoire.
Davantage
un
autre
iour,
Calvin
et
tous
les
autres
Ministres,
tant
de
la
ville
que
des
villages,
furent
en
personne
aussi
au
Conseil
se
plaindre
a
Messieurs
de
ceux
d'entre
eux
qui
machinoyent
telles
choses
(sans
toutesfois
exprimer
leurs
noms),
et
protester
chacun
pour
son
regard
qu'ils
ne
pourroyent
dissimuler
une
telle
corruption,
et
seroyent
contraints
de
quitter
leur
ministere
en
ceste
Eglise.
Or
combien
que
tant
le
Consistoire
que
les
Ministres
s'opposassent
au
mal
par
bonnes
remonstrances,
toutesfois
afin
de
commencer
par
la
pratique,
un
certain
Amied
Perrin,
lors
premier
Syndique,
duquel
il
sera
parle
ci
apres,
bailla
lettres
de
recevoir
la
Cene
a
un
certain
garnement
de
ses
1)
Coire
F.
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