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CONFESSIONES.
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a
eux.
Car
un
tel
mespris
emporte
avec
soy
un
sacrilege
trop
detestable.
Nous
confessons
bien
que
par
forme
[page
34]
de
parler,
qu'on
nomme
Sacramentale,
les
meschans
recoivent
le
corps
et
le
sang
de
Iesus
Christ,
et
les
anciens
Docteursx)
ont
bien
quelque
fois
use
de
ce
langage:
mais
ils
se
sont
exposez
en
adioustant
que
ce
n'estoit
point
realement
et
de
faict,
mais
entant
que
le
Sacrement
le
porte,
comme
aussi
nous
ne
pouvons
avoir
nulle
part
a
Iesus
Christ
que
par
foy,
et
il
n'a
nulle
accointance
avec
nous,
si
nous
ne
sommes
ses
membres.
Il
reste
de
voir
de
la
facon
et
maniere,
par
laquelle
nostre
Seigneur
Iesus
se
communique
a
nous
en
la
Cene,
dont
plusieurs
questions
et
disputes
ont
este
esmeues
de
nostre
temps.
Or
en
premier
lieu
nous
reiettons
non
seulement
la
resverie
commune
quant
a-la
transsubstantiation
qu'on
appelle,
mais
aussi
ce
qui
a
este
conclud
au
Concile
de
Tours,
qu'on
masche
avec
les
dents
le
corps
de
Iesus
Christ,
et
qu'on
Pavalle:
car
de
dire
que
le
pain
soit
change,
et
qu'il
n'y
ait
plus
qu'une
figure
sans
substance,
cela
repugne
a
la
nature
du
Sacrement,
auquel
il
nous
est
monstre,
que
comme
nous
sommes
substentez
de
pain
et
de
vin,
aussi
nos
ames
sont
nourries
de
la
chair
et
du
sang
de
Iesus
Christ.
Or
il
faut
qu'il
y
ait
conformite
entre
la
verite
spirituelle,
et
le
signe
exterieur.
S'il
n'y
avoit
donc
que
la
figure
de
pain,
il
n'y
auroit
aussi
que
figure
quant
au
corps
et
au
sang
de
Iesus
Christ.
Nous
concluons
[page
35]
donc
sans
doute,
que
le
pain
et
le
vin
demeurent
comme
le
signe
et
gage
pour
nous
testifier
que
la
chair
de
Iesus
Christ
est
nostre
pain
celeste,
et
son
sang
nostre
vray
bruvage.
Secondement
d'imaginer
que
nous
avallions
le
corps
de
Iesus
Christ,
et
qu'il
entre
en
nous
comme
du
pain
materiel,
c'est
une
chose
qui
ne
peut
estre
receue
des
Chrestiens,
et
contrevient
du
tout
a
la
reverence
que
nous
devons
porter
a
l'union
sacree
que
nous
avons
avec
le
Fils
de
Dieu.
Cependant
nous
confessons
que
vrayement
nous
sommes
unis
avec
nostre
Seigneur
Iesus,
tellement
qu'il
nous
vivifie
de
la
propre
substance
de
son
corps:
non
pas
qu'il
descende
icy
bas,
ne
qu'il
ait
un
corps
infiny
pour
remplir
le
ciel
et
la
terre,
mais
d'autant
que
ceste
grace
de
nous
unir
avec
luy,
et
de
vivre
de
sa
substance,
est
espandue
partout
par
la
vertu
de
son
esprit.
Nous
scavons
bien
qu'aucuns
disent
qu'en
un
mystere
si
haut
et
profond
il
n'est
pas
licite
de
s'enquerir
comment:
mais
apres
avoir
ainsi
parle,
ils
determinent
que
le
corps
de
Iesus
Christ
est
soubs
le
pain,
comme
du
vin
1)
Le
traducteur
latin
cite
en
marge
August,
de
civ.
Dei
L.
21,
cap*
25
paulo
ante
extremum.
Calvini
opera.
Vol.
IX.
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