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SERMONS.
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c'est
alors
qu'il
endure
beaucoup
plus.
Or
Abraham
se
void
la
avec
son
fils
quand
il
marche
ei
qu'il
le
conduit
ainsi:
et
mesmes
apres
[pag.
275]
luy
avoir
ainsi
respondu,
qu'encores
il
marche,
cela
est
pour
mieux
amplifier
la
vertu
qu'il
a
eu,
que
rien
ne
l'a
destourne
que
tousiours
il
n'ait
poursuivy,
d'autant
que
Dieu
le
conduisoit.
Et
ainsi
nous
voyons
comme
il
a
este
fortifie
d'en-haut;
car
il
estoit
impossible
que
selon
l'homme
il
peust
venir
a
bout
de
surmonter
telles
dificultez.
Dieu
donc,
luy
a
tenu
la
main
forte.
Mais
ce
qui
est
escrit
de
luy,
c'est
pour
nostre
instruction,
a
fin
que
nous
sachions
qu'Abraham,
combien
qu'il
fust
homme
debile
comme
nous,
neantmoins
n'a
pas
laisbe
de
veincre
tout
ce
qui?estoit
repugnant
a
sa
foy,
d'autant
que
Dieu
luy
a
assiste.
Et
quand
auiourd'huy
nous
cognoissons
nostre
foiblesse,
que
ce
n'est
point
pour
nous
y
flatter
et
pour
prendre
excuse,
comme
font
beaucoup:
mais
que
c'est
pour
nous
aiguillonner,
a
fin
que
nous
invoquions
Dieu,
et
que
nous
attendions
de
luy
ce
qui
nous
defaut
et
que
nous
marchions
en
telle
perseverance,
que
quand
le
diable
aura
machine
et
d'une
sorte
et
d'autre
de
nous
desbauciier
et
de
nous
faire
tourner
bride,
neantmoins
que
nous
allions
tousiours
plus
avant.
Car
ce
qui
est
ici
dit
du
chemin
de
trois
iours,
c'est
pour
nous
monstrer
que
nous
avons
a
continuer
tant
qu'il
plaira
a
Dieu.
Il
est
vray
que
les
tentations
nous
dureront
bien
[pag.
276]
quelques
fois
et
un
an,
et
dix
et
toute
nostre
vie,
et
il
le
faut
mesmes.
Mais
notons
qu'Abraham
a
este
tente
aussi
en
d'autres
sortes,
voire
pour
toute
sa
vie:
car
il
n'a
pas
encores
este
a
repos
apres
avoir
recouvre
son
fils
Isaac,
mais
en
une
seule
espece
de
tentation
ei
voyons-nous
de
terribles
combats.
Et
ainsi
que
nous
soyons
incitez
a
prier
Dieu,
et
de
continuer
du
iour
au
l'endemain,
sans
fin
et
sans
cesse.
Il
y
a
d'avantage
a
noter
ce
que
nous
verrons
encores
plus
a
plein,
c'est
assavoir,
de
l'obeissance
dTsaac:
car
il
falloit
a
la
verite
qu'il
fust
sacrifie
de
son
bon
gre,
et
pour
le
moins
qu'il
eust
une
affection
de
se
reigler
et
conformer
a
son
pere,
pour
faire
offrande
a
Dieu.
Voila
pourquoy
notamment
il
est
dit,
qu'ils
ont
marche
ensemble,
et
qu'Isaac
a
porte
le
bois.
Et
ainsi
apprenons
de
nous
renger
tellement
a
la
volonte
de
Dieu,
que
combien
qu'il
nous
faille
faire
force
a
nos
passions
et
nous
captiver
(comme
desia
nous
avons
dit)
neantmoins
que
nous
ne
laissions
pas
de
nous
rendre
a
luy
franchement,
et
de
nostre
bon
gre:
car
il
faut
que
ce
combat-ci
soit
en
tous
fideles,
c'est
assavoir,
combien
qu'ils
ayent
beaucoup
de
regrets,
et
combien
que
Dieu
les
exerce
si
vivement
qu'ils
ayent
quelques
doutes
et
quelques
remords,
mesmes
qu'ils
soyent
quelques
fois
comme
faschez
pour
estre
revesches
[pag.
277]
a
Calvini
opera.
Vol.
XXIII.
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