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SERMONS.
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profiteroit
ma
mort?
Et
quand
ie
me
feray
tuer
on
n'en
parlera
plus
au
bout
de
trois
iours,
mesmes
cela
ne
fera
qu'apporter
scandale
a
plusieurs.
Car
beaucoup
diront:
Or
il
se
fust
bien
passe
de
cela:
nous
estions
a
repos,
on
ne
nous
demandoit
rien,
et
voici
maintenant
une
persecution
esmeue,
voila
qu'il
a
profite
de
s'avancer
ainsi.
Voire
:
mais
Dieu
n'a-il
rien
entendu
quand
il
a
voulu,
et
qu'il
a
commande
qu'on
luy
fist
sacrifice
de
la
confession
de
foy,
et
qu'il
a
voulu
qu'on
mesprisast
sa
vie
[pag.
271]
pour
l'honneur
de
son
sainct
nom?
Ne
savoit-il
pas
bien
ce
qui
devoit
advenir?
Et
pensons-
nous
estre
plus
sages
et
advisez
que
luy?
Et
ainsi
ce
n'est
point
sans
cause
que
i'ay
dit,
que
nous
devons
retenir
ceste
doctrine
entre
autres,
quand
il
est
dit:
Mon
fils,
Dieu
se
pourvoira
d'un
sacrifice:
car
c'est
autant
comme
si
nous
estions
exhortez
par
le
sainct
Esprit
de
ne
point
estre
trop
discrets
(comme
on
dit)
et
de
n'estre
point
trop
provoyables
pour
disputer.
Et
comment?
Que
se
pourroit-il
faire?
mais
que
nous
ayons
cela
tout
resolu
que
Dieu
a
parle,
et
il
sait
comme
il
peut
besongner.
Adviene
donc
ce
qu'il
pourra,
car
il
est
certain
que
tout
ira
bien
quand
il
sera
nostre
conduite.
Mais
cependant
si
faut-il
que
nos
sens
defaillent
en
cest
endroit,
et
que
nous
soyons
comme
aveugles
volontaires:
c'est
a
dire,
que
nous
ne
soyons
pas
si
aigus
que
ces
sages
mondains,
qui
veulent
tout
cognoistre
et
tout
iuger,
iusques
a
contreroler
ce
que
Dieu
doit
faire:
ne
que
nous
luy
ravissions
ce
qui
est
sien,
mais
qu'il
nous
suffise
de
nous
aquitter
de
nostre
devoir.
Voila
donc
comme
la
foy
ne
peut
estre
sans
que
nous
devions
la
Providence
de
Dieu:
et
le
moyen
de
l'elever,
c'est
que
nous
luy
remettions
tout
ce
qui
ne
peut
sinon
nous
engendrer
scrupules,
nous
entortiller
en
beaucoup
[pag.
272]
de
perplexitez:
que
brief,
nous
puissions
dire,
Seigneur,
que
tu
me
conduises
comme
il
te
plaira:
car
de
moy
ie
suis
un
povre
aveugle,
et
ne
faut
pas
aussi
que
ie
voye
en
cest
endroit,
car
ce
seroit
comme
un
abysme
profond
pour
me
precipiter
quand
ie
me
voudroye
conduire
moy-mesmes.
Voila
donc
la
vraye
sagesse
que
doyvent
avoir
tous
enfans
de
Dieu,
c'est
de
n'estre
point
trop
sages:
mais
de
se
contenter
de
leur
mesure:
et
quand
ils
voyent
le
chemin
qui
leur
est
monstre,
qu'ils
marchent:
et
s'ils
ne
peuvent
parvenir
a
leur
but
du
premier
coup,
qu'ils
ne
laissent
pas
toutesfois
de
tousiours
continuer.
Que
s'ils
voyent
comme
des
montagnes
pour
les
arrester,
qu'il
y
ait
comme
une
mer,
qu'il
semble
que
leur
gouffre
soit
prochain:
qu'ils
surmontent
tout
cela,
et
qu'ils
cognoissent
que
ce
n'est
pas
en
vain
qu'il
est
escrit,
que
Dieu
a
commande
a
ses
Anges
de
nous
conduire
et
addresser,
quand
nous
cheminerons
en
nos
voyes,
c'est
a
dire,
que
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