9:763
763
CONFESSIONES.
764
ce
qu'ils
cognoissent
estre
contraire
a
la
purete
de
son
service.
Car
quand
il
est
question
de
la
Iurisdiction
spirituelle
laquelle
Dieu
se
reserve,
il
n'y
a
nulle
superiorite
humaine,
qui
ne
doive
estre
abbatue.
Les
loix
des
Princes
terriens,
quelques
grieves
et
dures
qu'elles
soyent,
mesmes
qu'on
les
sentist
iniques,
ont
neantmoins
leur
vigueur,
tellement
qu'il
n'est
point
licite
de
les
mespriser:
car
les
biens
et
les
corps
de
ce
monde
ne
sont
point
si
precieux,
que
l'authorite
que
Dieu
a
donnee
a
tous
Roys,
Princes,
et
superieurs,
ne
doive
estre
preferee.
Mais
il
y
a
bien
diverse
raison
d'assubiettir
nos
ames
a
toutes
loix
tyranniques,
ou
estranges
et
bastardes,
qui
sont
pour
nous
destourner
de
la
subiection
de
Dieu.
Cependant
nous
confessons
que
ce
n'est
pas
aux
personnes
privees
de
corriger
tels
abus,
pour
les
oster
du
tout:
mais
qu'il
suffit
que
tous
Chrestiens
s'en
exemptent,
se
conservans
impolus
et
entiers
au
service
de
Dieu.
Quant
a
tous
Pasteurs
qui
s'acquittent
fidelement
en
leur
office1),
nous
tenons
qu'ils
doivent
estre
receus
comme
representans
la
personne
de
celuy
qui
les
a
ordonnez:
et
que
tous
Chrestiens
se
doivent
renger
a
Tordre
commun
[page
23]
des
fideles,
pour
ouyr
la
doctrine
de
salut,
faire
confession
de
leur
foy,
se
tenir
en
l'union
de
l'Eglise,
recevoir
paisiblement
censures
et
corrections,
et
tenir
la
main
a
empescher
qu'il
ne
se
leve
nulle
secte
ne
tumulte.
Ainsi
nous
reputons
pour
schismatiques
tous
ceux
qui
esmeuvent
trouble
et
confusion,
tendant
a
fin
de
dissiper
l'Eglise,
laquelle
ne
se
peut
garder
en
son
estat,
qu'estant
gouvernee
par
ses
Pasteurs
puis
qu'il
a
pleu
a
Dieu
ainsi,
et
qu'il
commande
a
tous
depuis
le
grand
iusqu'au
plus
petit
de
se
conformer
a
telle
humilite
(Matth.
18,
18,
Iean
20,
23):
en
sorte
que
tous
ceux
qui
se
separent
et
retranchent
de
leur
bon
gre
de
la
compagnie
des
fideles,
se
bannissent
aussi
du
royaume
des
cieux.
Mais
aussi
que
ceux
qui
veulent
estre
escoutez
au
nom
de
Iesus
Christ,
advisent
bien
de
porter
la
doctrine
qui
leur
est
commise.
Il
reste
a
declarer
quelle
est
nostre
foy
touchant
les
Sacremens,
c'est
que
nous
les
tenons
tant
pour
tesmoignages
de
la
grace
de
Dieu,
afin
de
la
ratifier
en
nous,
que
pour
signes
exterieurs,
par
lesquels
nous
protestons
de
nostre
Chrestiente
devant
les
hommes.
Vray
est
que
la
parole
de
Dieu
nous
devroit
bien
suffire,
pour
nous
asseurer
de
nostre
salut:
mais
puis
que
Dieu
a
voulu,
a
cause
de
nostre
rudesse
et
fragilite,
adiouster
telles
aides,
c'est
bien
raison
que
nous
les
acceptions
pour
les
appliquer
[page
24]
a
nostre
profit.
Ainsi
les
Sacremens
sont
comme
signatures2)
pour
seeller
la
grace
1)
de
leur
charge.
2)
seaux.
|