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CONFESSIONES.
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sa
volonte
soit
une
bride,
pour
dominer
sur
toutes
nos
devotions.
Nous
avons
en
cest
endroit
des
advertissemens
si
notables
par
l'experience
commune,
que
nous
sommes
tant
plus
confermez
a
ne
point
passer
les
bornes
de
l'Escriture.
Car
depuis
qu'on
a
commence
a
faire
des
loix
pour
reigler
le
service
de
Dieu,
et
assuiettir
les
consciences,
il
n'y
a
eu
ne
fin
ne
mesure,
et
d'autre
part
Dieu
a
puni
une
telle
temerite,
aveuglant
les
hommes
de
telles
resveries,
que
c'est
un
horreur.
Quand
on
regardera
de
pres
quelles
sont
les
traditions
humaines,
on
y
trouvera
un
abysme,
car
le
nombre
en
est
infini.
Cependant
il
y
a
des
abus
si
lourds
et
enormes,
que
c'est
merveilles
qu'on
ait
este
si
stupide,
sinon
d'autant
que
Dieu
a
exerce
la
vengeance
qu'il
prononce
contre
son
peuple
par
le
Prophete
Isaie
(29,
14),
d'aveugler
et
abrutir
les
sages,
qui
le
veulent
honorer
en
observant
les
commandemens
humains.
Depuis
qu'on
s'est
destourne
de
la
pure
et
saincte
obeissance
de
Dieu,
on
a
cuide
que
la
bonne
intention
suffisoit
[page
19]
pour
approuver
tout,
qui
a
este
pour
ouvrir
la
porte
a
toutes
superstitions
:
c'a
este
l'origine
d'adorer
les
images,
d'acheter
des
Messes,
remplir
les
temples
de
beaucoup
de
pompes
et
parades,
courir
en
pelerinages,
faire
de
voeux
chacun
a
sa
poste.
Mais
c'est
un
abysme
si
profond,
que
ce
nous
est
bien
assez
d'en
avoir
touche
quelques
exemples.
Tant
y
a
que
s'il
estoit
permis
d'honorer
Dieu
par
inventions
humaines,
qu'il
n'y
auroit
ne
fermete,
ne
certitude,
ne
fond
ne
rive
en
la
Religion:
mais
que
tout
iroit
pesle
mesle,
et
la
Chrestiente
ne
differeroit
en
rien
d'avec
les
idolatries
des
Payens.
Il
y
a
aussi
l'autre
mal
que
nous
avons
allegue,
a
scavoir,
la
tyrannie,
par
laquelle
les
povres
ames
sont
opprimees
:
comme
quand
il
est
commande
de
confesser
une
fois
l'an
ses
pechez
a
un
prestre,
c'est
pour
mettre
tout
le
monde
en
desespoir:
car
si
un
homme
ne
peut
venir
a
conte
de
ses
fautes
depuis
le
soir
iusques
au
matin,
qui
est-ce
qui
les
pourra
toutes
ramasser
iusques
au
bout
de
l'an?
Et
toutesfois
le
decret
prononce,
qu'on
ne
peut
autrement
obtenir
pardon:
cela
est
fermer
la
porte
de
paradis
a
tout
le
monde.
Mais
encores,
quand
l'observation
des
loix
humaines
ne
seroit
point
impossible,
il
y
a
tousiours
sacrilege
d'usurper
sur
la
iurisdiction
de
Dieu:
comme
de
dire
que
les
pechez
ne
seront
iamais
pardonnez
si
on
ne
les
confesse
en
l'aureille
d'un
prestre.
Or
c'est
apposer
[page
20]
une
condition
a
la
promesse
de
Dieu,
comme
pour
la
rendre
fausse
ou
vaine.
Autant
en
est-il
de
la
deffence
de
manger
chair
en
certains
iours
sur
peine
de
peche
mortel.
Nous
confessons
bien
que
ieusne
et
abstinence
est
vertu
louable:
mais
telle
deffence
est
pour
retrancher
une
partie
de
l'authorite
de
Dieu.
La
deffence
du
mariage
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