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sez,
non
seulement
ne
depend
point
de
ceste
raison,
mais
aussi
pource
que
cela
tire
plus
longue
queue,
c'est
qu'on
a
presuppose
qu'il
y
a
un
Purgatoire,
ou
les
ames
sont
punies
pour
les
fautes
qu'elles
ont
commises.
Or
par
ce
moyen
la
redemption
faite
par
Iesus
Christ
ne
seroit
point
pleniere,
et
seroit
autant
derogue
a
la
mort
qu'il
a
soufferte:
comme
s'il
ne
nous
avoit
acquitez
qu'a
demy:
ce
qui
ne
se
peut
dire
sans
blaspheme.
Ainsi
croyans
que
le
povre
monde
a
este
abuse
en
cest
endroit,
nous
ne
voulons
rien
imaginer
contre
les
principes
de
nostre
foy
Chrestienne:
et
mesmes
il
nous
suffit
de
nous
tenir
a
la
pure
doctrine
de
l'Escriture
Saincte,
laquelle
ne
fait
nulle
mention
de
tout
cela.
Quoy
qu'il
en
soit,
nous
tenons
que
c'est
une
superstition
controuvee
en
la
fantasie
des
hommes:
et
outre
ce
qu'il
ne
nous
eat
pas
permis
de
prier
Dieu
a
l'aventure,
nous
ne
voulons
pas
estre
si
outrecuidez
d'usurper
l'office
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qui
nous
a
pleinement
acquitez
de
toutes
nos
offences,
[page
17]
Le
second
poinct
principal,
auquel
nous
sommes
differens
d'avec
la
coustume
et
opinion
receue
par
le
monde,
c'est
de
la
facon
de
servir
Dieu.
Or
de
nostre
coste
suyvant
ce
qu'il
prononce,
qu'obeissance
vaut
mieux
que
tous
sacrifices
(1.
Sam.
15,
22),
et
que
par
tout
il
enioint
d'escouter
ce
qu'il
commande,
si
on
luy
veut
rendre
un
service
bien
reigle
et
qu'il
approuve:
nous
tenons
que
ce
n'est
point
a
nous
d'inventer
ce
que
bon
nous
semble,
ou
de
suyvre
ce
qui
aura
creu
au
cerveau
des
hommes:
mais
de
nous
tenir
simplement
a
la
purete
de
l'Escriture.
Parquoy,
nous
croyons
que
tout
ce
qui
n'en
est
point
tire,
mais
a
este
commande
par
l'authorite
des
hommes,
ne
doit
point
estre
tenu
pour
service
de
Dieu.
Et
en
ceci
nous
avons
deux
articles
comme
pour
maximes
:
l'un
est,
que
les
hommes
ne
peuvent
obliger
la
conscience
sur
peine
de
peche
mortel:
car
ce
n'est
pas
envain
que
Dieu
veut
estre
tenu
pour
seul
Legislateur
(Iaq.
4,
12),
disant
que
c'est
a
luy
de
condamner
et
absoudre
:
comme
aussi
il
ne
reitere
point
en
vain
tant
de
fois
qu'on
n'adiouste
point
a
ses
ordonnances
(Deut.
4,
2
et
12,
32).
Ce
qui
ne
se
peut
faire
a
la
verite
sans
le
taxer
de
n'avoir
point
cognu
tout
ce
qui
estoit
utile,
mais
avoir
oublie
ceci
ou
cela
par
inadvertence.
Le
second
est,
que
quand
nous
cuidons
servir
Dieu
a
nostre
devotion,
il
reprouve
tout
cela
comme
un
meslinge
de
corruption:
et
voila
pourquoy
il
crie
par
son
Prophete
[page
18]
Isaie
(29,
13),
qu'on
a
perverti
toute
vraye
religion,
en
gardant
les
commandemens
des
hommes.
Et
nostre
Seigneur
Iesus
conferme
le
mesme,
que
c'est
en
vain
qu'on
veut
honorer
Dieu
par
traditions
humaines
(Matth.
15,
(J).
C'est
doncques
bien
raison
que
la
superiorite
spirituelle
sur
nos
ames
luy
demeure
inviolable:
et
c'est
pour
le
moins
que
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