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CONFESSIONES.
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sommes
iustifiez
par
la
seule
foy,
d'autant
qu'il
nous
faut
emprunter
d'ailleurs,
a
scavoir,
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
la
iustice
qui
nous
defaut,
et
non
pas
en
partie,
mais
du
tout
(Rom.
3,
27).
C'est
ce
qui
nous
donne
la
hardiesse
d'invoquer
Dieu:
car
sans
cela
nous
n'y
aurions
nul
acces,
selon
que
l'Escriture
enseigne,
que
nous
ne
serions
iamais
exaucez
en
inquietude
ou
en
trouble
(Hebr.
l
l
,
6;
Iaq.
1,
6.
7).
Et
pourtant
nous
tenons
que
c'est
nostre
souverain
bien
et
repos,
que
d'estre
asseurez
de
la
remission
des
pechez
par
la
foy
que
nous
avons
en
Iesus
Christ
(Rom.
4,
6.
7):
veu
que
c'est
la
clef
qui
nous
ouvre
la
porte
pour
venir
a
Dieu.
Or
il
est
dit,
que
quiconque
invoquera
le
nom
de
Dieu
sera
sauve
(Ioel
2,
32).
Cependant,
selon
que
l'Escriture
nous
enseigne,
nous
adressons
nos
prieres
a
Dieu,
au
nom
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
lequel
s'est
fait
nostre
Advocat,
pource
que
sans
luy
nous
ne
serions
pas
dignes
d'avoir
[page
15]
acces
(Eph.
3,
12;
Hebr.
4,
16;
Iean
16,
24).
Et
ce
que
nous
ne
prions
pas
les
Sainctes
et
les
Saincts,
a
la
facon
commune,
ne
nous
doit
pas
estre
impute
a
vice,
1)
car
puis
qu'en
tous
nos
actes
il
nous
est
commande
d'avoir
nostre
conscience
resolue,
nous
ne
scaurions
garder
trop
grande
sobriete
en
oraison.
Nous
suyvons
aussi
la
reigle
qui
nous
est
donnee,
que
sans
l'avoir
cognu,
et
que
sa
parole
nous
ait
este
preschee,
pour
avoir
tesmoignage
de
sa
volonte,
nous
ne
le
pouvons
invoquer.
Or
toute
l'Escriture
nous
renvoye
a
luy
seul,
pour
le
prier.
Qui
plus
est,
il
estime
nos
oraisons
le
principal
et
souverain
Sacrifice,
par
lequel
nous
faisons
hommage
a
sa
Maieste,
selon
qu'il
le
proteste
au
Pseaume
50
(v.
14,
15)
et
ainsi
d'adresser
nos
prieres
aux
creatures,
et
vaguer
ca
et
la,
il
ne
nous
est
pas
licite,
de
peur
que
nous
ne
soyons
coulpables
de
sacrilege.
De
cercher
autres
patrons
ou
advocats
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
nous
n'estimons
pas
qu'il
soit
en
nostre
chois
ou
liberte.
Vray
est
que
nous
devons
prier
les
uns
pour
les
autres,
pendant
que
nous
conversons
icy
bas:
mais
de
recourir
aux
trespassez,
puis
que
l'Escriture
ne
le
monstre
point,
nous
ne
le
voulons
attenter,
de
peur
d'estre
coulpables
de
presomption.
Mesmes
les
abus
si
enormes,
qui
ont
eu
la
vogue,
et
ont
encores,
nous
advertissent
de
nous
contenir
en
telle
simplicite,
comme
en
des
bornes
que
Dieu
a
mises
pour
reprimer
toutes
[page
16]
curiositez
et
audace.
Car
il
s'est
forge
beaucoup
de
prieres
pleines
de
blasphemes
horribles,
comme
de
requerir
a
la
Vierge
Marie,
qu'elle
commande
a
son
Fils,
et
exerce
empire
par
dessus
luy:
de
la
nommer
le
port
de
salut,
vie
et
esperance
de
ceux
qui
se
conflent
en
elle.
Ce
que
nous
ne
prions
point
pour
les
trespas-
1)
faute.
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