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Ainsi
nous
ne
presumons
de
nostre
franc
arbitre,
ni
de
nostre
vertu
et
faculte,
mais
plustost
confessons
que
nos
bonnes
oeuvres
ne
sont
que
purs
dons
de
Dieu.
Or
nous
entendons
que
nous
sommes
faits
participans
de
tous
ses
biens
par
le
moyen
de
la
Foy:
car
c'est
celle
qui
nous
fait
communiquer
a
Iesus
Christ,
afin
qu'il
habite
en
nous,
que
nous
soyons
entez
en
luy
comme
en
nostre
racine,
que
nous
soyons
membres
de
son
corps,
que
nous
vivions
en
luy,
et
luy
en
nous,
et
que
nous
le
possedions
avec
tous
ses
biens.
Et
afin
qu'il
ne
soit
trouve
estrange
que
nous
attribuons
telle
vertu
a
la
foy,
nous
ne
la
prenons
pas
pour
une
opinion
volage,
mais
pour
une
certitude
que
nous
avons
des
promesses
de
Dieu,
ausquelles
tous
ces
biens
sont
contenus
:
[page
13]
afin
d'embrasser
nostre
Seigneur
Iesus
comme
le
gage
de
tout
nostre
salut,
et
appliquer
a
nostre
usage
ce
qu'il
a
receu
de
Dieu
son
Pere
pour
nous
departir,
et
mesmes
nous
cognoissons
que
nous
ne
la
pouvons
avoir
si
elle
ne
nous
est
donnee
d'en
haut,
et
comme
l'Escriture
le
tesmoigne,
quand
nous
sommes
illuminez
par
le
S.
Esprit,
pour
comprendre
ce
qui
est
par
dessus
tout
sens
humain,
et
qu'il
seelle
en
nos
coeurs
ce
qu'il
nous
faut
croire
(Eph.
2,
8
et
1,
18).
Or
combien
qu'estans
appellez
a
faire
bonnes
oeuvres,
nous
produisions
les
fruicts
de
nostre
vocation,
comme
il
est
dit
que
nous
sommes
rachetez
afin
de
servir
a
Dieu
en
sainctete
et
iustice
(Luc.
1,
75):
toutesfois
nous
sommes
tousiours
enveloppez
de
beaucoup
d'infirmitez
cependant
que
nous
vivons
en
ce
monde.
Qui
plus
est,
toutes
nos
pensees
et
affections
sont
tellement
entachees
de
vices,
qu'il
ne
scauroit
proceder
de
nous
quelque
oeuvre
digne
d'estre
acceptee
de
Dieu.
Ainsi
tant
s'en
fault
qu'en
nous
efforcant
a
bien
faire,
nous
puissions
rien
meriter,
que
nous
serons
tousiours
redevables:
car
Dieu
trouvera
a
bon
droit
a
redire
en
tout
ce
que
nous
ferons,
et
il
ne
promet
loyer
sinon
a
ceux
qui
ont
accompli
sa
Loy
(Deut.
18,
5;
Ezech.
20,
l
l
;
Gal.
3,
12;
Rom.
10,
5):
dont
nous
sommes
bien
loin.
Voyci
doncques
comment
nous
cognoissons
que
tous
merites
sont
abbatus:
c'est
que
non
seulement
nous
defaillons
en
l'accomplissement
parfait
[page
14]
de
la
Loy,
mais
aussi
qu'en
chacun
acte
il
y
a
quelque
mauvaise
tache
et
vicieuse.
Nous
scavons
bien
qu'on
a
enseigne
communement
de
reparer
les
fautes
qu'on
aura
commises
par
satisfactions:
mais
pource
que
l'Escriture
nous
enseigne
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
a
satisfait
pour
nous
(Gal.
3,
13
et
4,
5;
Tite
2,
14;
1.
Pierre
1,
18
s.),
nous
ne
pouvons
pas
nous
reposer
ailleurs
qu'au
Sacrifice
de
sa
mort
par
lequel
l'ire
de
Dieu
est
appaisee,
laquelle
nulles
creatures
ne
scauroyent
soustenir.
Et
c'est
pourquoy
nous
tenons
que
nous
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