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757
SERMONS.
758
sainct
esprit
demeure
eternellement
avec
vous,
Amen.
LE
SECOND
SERMON,
DU
LUNDI
DIXIEME
IOUR
DE
IUIN,
MILLE
CINQ
CENS
SOIXANTE.
En
Genese
au
chapitre
vingtdeuxieme.
Abraham
se
levant
de
matin
sangla
son
asne,
et
print
avee
soy
deux
de
ses
serviteurs,
et
Isaac
son
fils,
et
coupa
le
bois
pour
l'holocauste:
et
partit
et
vint
au
lieu
que
Dieu
luy
avoit
dit.
Le
troisieme
iour
Abraham
leva
ses
yeux,
et
vit
le
lieu
de
loing:
et
dit
a
ses
serviteurs:
Demouree
ici
avec
V
asne,
moy
et
T
enfant
irons
iusques
la
pour
adorer,
et
puis
nous
retournerons
a
vous.
Abraham
donc
print
le
bois
de
l'holocauste,
et
le
mit
sur
Isaac
son
fils.
Il
print
en
sa
main
le
feu
et
le
glaive,
et
marcher
ent
ensemble.
Isaac
dit
a
son
pere:
Mon
pere,
et
luy
respondit:
Me
voici,
mon
fils,
il
luy
dit
[pag.
250];
Voici
le
bois
et
le
feu,
mais
ou
est
la
beste
pour
offrir?
Et
Abraham
respondit:
Dieu
se
pourvoira
de
beste
pour
l'holocauste,
mon
fils.
Ainsi
ils
marcher
ent
outre
ensemble.
Nous
avons
veu
que
c'a
este
le
combat
principal
et
le
plus
difficile
que
iamais
Abraham
a
soustenu
en
toute
sa
vie,
que
d'aller
en
la
montagne
pour
offrir
son
fils
en
holocauste
:
car
il
falloit
en
premier
lieu
qu'il
le
tuast
de
sa
main
propre.
Or
la
dessus
nous
avons
monstre
qu'en
nostre
pere,
Dieu
nous
a
declaire
qu'il
nous
faut
surmonter
toutes
affections
de
nature,
tellement
que
son
honneur
soit
prefere
a
tout
le
reste.
Si
un
mari
aime
sa
femme,
un
pere
ses
enfans,
il
faut
que
tout
cela
soit
mis
sous
le
pie
quand
il
est
question
du
service
de
Dieu
:
car
c'est
une
chose
trop
precieuse.
Nous
avons
aussi
declaire
qu'Abraham
n'a
pas
ebte
tente
seulement
en
ce
que
Dieu
luy
commandoit
d'occir
son
fils,
mais
en
ce
qu'il
sembloit
bien
que
toutes
les
promesses
qu'il
avoit
receues
auparavant
fussent
comme
abolies:
car
elles
dependoyent
toutes
de
ce
que
nous
[pag.
251]
avons
veu,
que
la
semence
benite
devoit
estre
suscitee
en
Isaac.
Il
semble
donc,
que
Dieu
ait
voulu
frustrer
Abraham.
Or
tant
y
a
combien
qu'on
pourroit
iuger
selon
son
sens
que
Dieu
se
contrarie,
et
que
ce
commandement
qui
luy
est
fait
estoit
pour
casser
et
aneantir
tout
ce
qu'il
avoit
ouy
auparavant,
qu'il
a
neantmoins
ceste
constance
d'obeir
simplement
a
Dieu,
sans
s'enquerir
plus
outre.
Or
il
sembleroit
de
prime
face
que
ce
qu'il
fait
ne
fust
point
fonde
en
une
vraye
foy,
car
la
foy
se
rapporte
aux
promesses.
Or
tant
y
a
(comme
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