9:754 CONFESSION DE FOY. [page 5] Sire, nous ne doutons point que depuis ces troubles qui ont este esmeuz au Royaume de France, a nostre grand regret, aucuns n'ayent tasche par tous moyens de rendre nostre cause odieuse a vostre Maieste: et que vous aussi, tresillustres Princes, n'ayez ouy beaucoup de rapports sinistres pour vous animer contre nous. Mais nous avons tousiours espere et esperons plus que iamais, qu'ayans trouve audience a faire nos excuses, elles seront receues quand vous aurez simplement cognu la verite du faict. Or est-il ainsi que nous avons desia par cy deuant publie beaucoup de declarations, par lesquelles toute la Chrestiente doit estre assez advertie de nostre innocence et integrite, et que tant s'en fault que nous ayons pretendu d'esmouvoir quelque sedition contre le Roy nostre seul souverain Prince et Seigneur apres Dieu, qu'au contraire nous exposons nos vies et nos biens en ceste guerre, pour maintenir la superiorite qui luy est deue, et l'authorite de ses Edicts, comme de faict sa Maieste n'a point de plus loyaux, ny obeissans et paisibles subiects que nous luy sommes, et [page 6] voulons estre iusques a la fin. Parquoy sans s'arrester a ces choses qui ont este assez amplement deduites par cy devant, il nous suffira de monstrer a present quelle est la religion pour l'exercice de laquelle, advoue par les Edits du Roy, nostre souverain Seigneur, nous avons este contrains de nous deffendre avec les armes. Car nous entendons que les mal-vueillans, qui n'ont autre matiere de mesdire de nous, blasment faussement et a tort vers vostre Sacree Maieste, Sire, et vers vos excellences, tresillustres Princes, la religion que nous suyvons, et vous font accroire plusieurs choses pour vous en desgouster: en sorte que si nous n'estions receuz en 48