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fragilite
quand
il
ne
nous
admene
pas
a
un
tel
examen
et
si
rude,
comme
est
celuy
duquel
Moyse
fait
ici
mention.
Suyvant
cela
donc,
soyons
advertis
que
si
Dieu
nous
espreuve
nous
ayons
le
col
plie,
et
que
nous
souffrions
d'estre
esprouvez
de
luy.
Et
aussi
c'est
le
principal
de
toute
nostre
vie,
que
de
nous
captiver
en
telle
sorte
que
Dieu
dispose
de
nous
a
son
plaisir:
et
que
nous
ne
venions
point
nous
rebequer,
pour
dire
qu'il
nous
traitte
en
telle
sorte,
et
en
telle.
C'est,
di-ie,
le
principal
de
nostre
vie.
Vray
est
que
ce
sera
beaucoup
quand
nous
pourrons
cheminer
en
integrite
avec
nos
prochains,
que
nous
ne
ferons
tort
a
nul,
que
nous
serons
chastes
et
pudiques,
que
nous
serons
sobres
en
nostre
vie,
que
nous
fuirons
toute
yvrongnerie
et
intemperance,
qu'il
ne
sortira
nuls
blasphemes
de
nostre
bouche,
et
choses
semblables.
Et
bien,
voila
de
grandes
vertus,
et
qu'on
ne
rencontre
pas
tousiours
[pag.
243]:
mais
ce
n'est
pas
le
principal.
Car
le
principal
est,
comme
i'ay
desia
dit:
Qu'en
servant
a
Dieu,
si
nous
sommes
assaillis
de
beaucoup
de
fascheries,
que
le
diable
nous
dresse
des
alarmes,
qu'il
nous
tende
des
embusches,
que
les
hommes
soyent
si
malins
et
pervers,
que
l'un
nous
pieque,
l'autre
nous
frape,
que
l'autre
tasche
a
nous
ruyner:
et
d'autre
part
que
nous
trainions
les
ailes,
que
nous
ayons
faim
et
soif,
que
nous
soyons
blasmez
et
mesprisez:
quand
tout
cela
sera,
si
nous
faut-il
encores
benir
le
nom
de
Dieu,
et
que
toutes
nos
angoisses
et
nos
passions
soyent
adoucies,
et
que
nous
puissions
tousiours
dire,
Seigneur,
que
ta
volonte
soit
faite,
et
que
tu
nous
traittes
selon
que
tu
voudras:
et
quand
ce
seroit
beaucoup
pis,
neantmoins
nous
sommes
tout
prests
a
recevoir
le
tout.
Quand
donc
nous
serons
ainsi
patiens,
il
est
certain
que
voila
le
principal,
ou
il
nous
faut
tendre.
Et
sur
tout
ceste
histoire
doit
tant
plus
estre
prisee
de
nous,
et
meditee,
veu
que
nostre
Seigneur
nous
a
voulu
declairer
ce
que
nous
avons
a
comprendre
en
la
personne
de
nostre
pere
Abraham,
a
fin
d'ensuyvre
son
exemple.
Et
comme
i'ay
desia
dit,
quand
Dieu
nous
admeneroit
la,
que
nous
et
tout
ce
qu'il
nous
a
mis
en
main
luy
soit
dedie.
Car
si
Abraham
n'eust
eu
ce
principe,
il
est
certain
que
iamais
n'eust
marche
[pag.
244]
un
pas,
et
mesmes
il
fust
bien
recule
au
lieu
de
s'approcher
de
Dieu:
mais
il
avoit
ce
principal,
qu'il
n'estoit
pas
a
soy,
et
que
ce
que
Dieu
luy
avoit
donne,
il
n'en
devoit
pas
user
a
sa
poste
pour
le
retenir:
mais
il
faisoit
son
conte:
Me
voici,
comme
aussi
il
le
monstre.
Car
quand
Dieu
l'appelle,
Abraham:
Me
voici,
Seigneur:
ceste
responce-la
declaire
qu'Abraham
estoit
la
comme
attentif
pour
recevoir
les
commandemens
que
Dieu
luy
donneroit,
tout
ainsi
qu'un
serviteur
sera
vigilant.
Car
si
son
maistre
marche
il
sera
la
a
ses
talons,
pour
dire
:
Vous
plait-il
quel-
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