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SERMONS.
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ayes
lo
glaive
desgaine,
et
la
main
levee
pour
luy
couper
la
gorge.
Or
apres
cela
Abraham
ne
pouvoit-
il
pas
estre
estime
un
bourreau
?
et
par
ce
moyen
susciter
la
rage
de
tous
ses
voisins
a
lencontre
de
luy,
pour
dire,
Comment?
que
ce
meschant-
ci
soit
alle
tuer
son
propre
fils!
Voila
un
insense,
voila
un
demoniaque:
ne
faut-il
pas
que
ceste
rage-la
soit
plus
que
diabolique?
Voila
donc
comme
devant
Dieu
il
a
este
confus,
et
devant
le
monde
detestable.
Mais
ce
n'est
pas
encores
assez,
Pren
ton
fils,
dit-il.
Et
qu'en
feray-ie?
Pren-le,
et
le
va
sacrifier.
Et
ou
le
meneray-ie?
En
quelque
montagne
que
ie
te
diray.
Or
qu'il
faille
qu'Abraham
languisse
ainsi,
et
outre
ce
qu'il
faut
qu'il
tue
son
fils,
qu'il
soit
ainsi
pourmene
par
long
chemin,
et
qu'il
aille
ne
sachant
ou,
ni
ayant
aucune
adresse:
que
Dieu
le
tiene
la,
non
pas
seulement
le
bec
en
leau,
mais
en
une
gehenne
si
horrible
qu'il
nous
est
impossible
de
la
bien
mediter,
comme
il
appartient:
ne
voila
point
des
choses
qui
surmontent
tout
sens
humain?
Car
comme
au
[pag.
241]
paravant
il
luy
avoit
este
dit,
qu'en
sortant
du
lieu
de
sa
naissance
il
ne
savoit
pas
ou
Dieu
le
vouloit
admener:
aussi
maintenant
le
lieu
ne
luy
a
este
point
assigne,
sinon:
Tu*
t'en
iras
en
la
terre
de
Moria:
qu'il
faut
qu'il
sorte
du
lieu
ou
il
a
vescu
en
telle
vieillesse:
comme
nous
avons
desia
veu
qu'il
estoit
fort
ancien.
Va,
dit-il,
et
quand
tu
seras
la
venu,
alors
ie
te
declaireray
ou
ie
veux
que
tu
sacrifies
ton
fils.
Ici
donc,
nou
voyons
comme
en
toutes
sortes,
Dieu
a
tellement
sonde
le
coeur
de
son
serviteur,
que
toutes
les
tentations
que
nous
pourrions
amasser
ne
seront
rien
au
pris:
quand
nous
aurons
fait
comparaison
ce
ne
sera
rien
de
tont
ce
que
nous
pouvons
endurer
au
regard
de
ce
que
nous
voyons
ici.
Nous
voyons
que
Dieu
espargne
merveilleusement
nostre
infirmite,
quand
il
ne
nous
admene
pas
iusques
la.
S'il
est
question
d'une
maladie
que
nous
avons
a
endurer,
nous
aurons
quelques
regrets
pour
nous
faire
despiter
alencontre
de
Dieu.
Si
le
mari
trespasse,
la
femme
sera
tellement
desolee
qu'il
n'y
aura
que
murmures
et
impatiences.
Sie
Dieu
oste
a
quelqu'un
son
enfant,
encores
qu'il
en
ait
plusieurs,
il
n'y
aura
siuon
des
regrets
et
des
pleurs
excessifs
pour
se
despiter,
et
que
seroit-ce
si
Dieu
nous
admenoit
iusques
la,
qu'il
fallust
tuer
ses
propres
enfans?
comme
il
en
est
ici
parle:
qu'il
[pag.
242]
n'y
demourast
rien,
et
que
la
maison
fust
du
tout
raclee
?
Et
encores
qu'ainsi
fust,
ce
ne
seroit
rien
au
pris
d'Abraham.
Car
les
enfans
que
Dieu
donne
auiourd'huy
ne
sont
pas
le
fondement
de
nostre
salut:
nous
ne
laisserions
pas
d'avoir
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
le
Fils
unique
de
Dieu,
encores
que
toute
science
humaine
perisse:
mais
recognoissons
que
Dieu
nous
supporte,
ayant
pitie
de
nostre
Calvini
opera.
Vol
XXIII.
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