7:75 75 BRIEVE INSTRUCTION 76 cestuy la resiste au sainct Esprit, qui repugne ouvertement h la verite de Dieu, et s'efforce comme par despit, tant que il peut, de la renverser. 1) Or un homme peut bien pecher a son escient, qui toutesfoys ne voudroit nullement faire la guerre a Dieu, ni blasphemer contre sa parolle. Mais nous aurons une brieve vuydenge2) et facile de ceste question, remettant a Dieu la decision d'icelle: c'est a dire acquiessant a ce qu'il en a prononce, comme la raison le veut. Oar puis qu'il s'est reserve a luy seul l'authorite de pardonner les pechez: c'est a luy aussi de determiner quelz pechez sont remissibies ou non. Or du commencement il a ordonne qu'entre le peuple d'Israel il y eust deux especes de sacrifices quotidiens: les uns pour les pechez voluntaires, les [page 54] autres pour ceux qui seroyent commis par ignorance: adioustant la promesse de pardonner tant les premiers que les secondz (Lev. 4 et 5). Que diront ces povres phantastiques a cela? Nostre Seigneur prononce, qu'il remettra les pechez voluntaires a ses fideles (car les sacrifices se faisoyent pour ceux qui estoyent desia membres de l'Eglise) et eux ilz veulent lier les mains de Dieu, et empescher qu'il ne face telle misericorde. S'ilz repliquent que cela s'est faict en la Loy ancienne, et qu'il y a autre raison pour nostre temps, ceste cavillation est trop frivole. Oar on sait que la bonte infinie de Dieu n'a pas este restraincte par la venue de nostre Seigneur Iesus; mais plustost eslargie. D'avantage nous savons que les sacrifices anciens n'ont este sinon figures de ce qui devoit estre accomply en Iesus Christ. Quand donc la remission des pechez voluntaires est representee aux sacrifices anciens, et est dict, qu'elle sera faicte aux domestiques de la foy: c'est un tesmoignage tout clair et certain que les fideles obtiennent par le moyen de Iesus Christ remission, non seulement de leurs ignorances, mais aussi des offenses commises a leur escient. Et de faict, nous en avons tant d'exemples, que c'est une grande impudence de [page 55] revoquer la chose en doute. Si nous prenons l'ancien Testament, les Patriarches, en conspirant la mort de leur frere, n'ont pas ignore que ce fust mal faict (Gen. 37, 18). Ruben n'a pas contamine le lict de son pere par simplesse (Gen. 35, 22). Iuda estoit bien adverty que paillardise estoit chose desplaisante a Dieu, et toutesfoys ne laissa pas d'en user (Gen. 38, 16 s.). David qui punissoit iournellement les malefices en ses subiectz,3) ne pouvoit pas commettre l'adultere 1) Le traducteur ajoute: quasi Deo certamen indicere videretur. 2) vuydence 1545 s.; vuidange 1611 (facile expedietur haec quaestio). 3) les malefices en ses subiectz, en latin simplement: sontes.