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SERMON
CXXIV
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en
a
beaucoup
qui
s'escarmouchent,
quand
Dieu
les
afflige
plus
que
s'ils
n'avoyent
iamais
cognu
la
parole
de
Dieu.
Or
il
faut
que
ceste
cognoissance
que
nous
avons
nous
soit
tant
plus
cher
vendue,
d'autant
que
Dieu
a
ainsi
parle,
et
qu'il
nous
a
solicitez
de
sa
bouche
sacree
de
venir
a
luy,
et
que
nous
en
reculons,
et
ne
daignons
marcher
un
pas:
mesmes
quand
il
n'est
question
que
de
regimber,
ne
faut-il
pas
que
nous
soyons
affligez
au
double?
Ainsi
donc
apprenons
de
recevoir
d'un
coeur
paisible
des
chastimens
que
Dieu
nous
envoye:
cognoissons
que
ce
n'est
pas
en
vain
qu'il
nous
afflige.
Et
pourquoy?
Regardons
si
sa
doctrine
nous
est
authentique
comme
elie
merite,
c'est
a
dire
si
nous
sommes
dociles
et
debonnaires
pour
suivre
nostre
Pasteur
comme
brebis
et
agneaux.
Si
tost
que
Dieu
parle,
nous
devrions
avoir
sa
parole
imprimee
en
nos
coeurs
pour
y
adherer:
or
nous
ne
demandons
que
l'effacer,
ou
nous
faisons
des
aureilles
sourdes,
ou
bien
ce
qui
est
passe
par
une
aureille
s'escoule
par
l'autre.
Voyans
donc
que
les
uns
n'ont
gueres
de
reverence
a
la
parole
de
Dieu,
les
autres
se
rebecquent
ouvertement
a
l'encontre,
les
autres
s'en
mocquent,
il
faut
bien
que
Dieu
la
seelle
quand
elle
est
ainsi
mal
receue
par
nous.
Et
comment?
par
afflictions.
Voila
donc
les
seaux
de
Dieu,
que
toutes
les
adversitez
qu'il
nous
envoye.
Mais
afin
que
ces
chastimens
qui
de
nature
nous
sont
durs
et
fascheux,
nous
soyent
rendus
amiables,
notons
bien
ce
qu'Eliu
dit,
c'est
assavoir,
Que
Dieu
veut
retirer
les
hommes
de
leur
ouvrage,
et
cacher
V
orgueil.
En
ceci
il
exprime
que
Dieu
seellant
sa
doctrine
par
afflictions,
ne
regarde
pas
seulement
a
magnifier
sa
parole,
afin
qu'elle
ait
sa
maieste,
mais
qu'il
procure
quant
et
quant
le
salut
des
hommes.
La
fin
donc
a
laquelle
Dieu
pretend
quand
il
nous
afflige,
doit
estre
comme
un
succre,
qui
est
pour
adoucir
l'amertume
qui
autrement
se
monstre
aux
afflictions.
Voila
des
afflictions
de
Dieu
qui
sont
fascheuses
a
porter:
voire,
car
nous
fuyons
tout
ce
qui
est
contre
nostre
appetit.
Et
puis
il
y
a
d'avantage,
que
ce
nous
est
une
chose
espouvantable
que
Pire
de
Dieu:
or
toutes
fois
et
quantes
que
Dieu
nous
punit,
c'est
un
signe
qu'il
nous
donne
d'estre
courrouce
contre
nous:
et
ainsi
il
ne
se
peut
faire
que
nous
ne
soyons
effrayez,
et
tormentez
et
angoissez.
Mais
Dieu
adoucit
tout
cela,
quand
il
nous
monstre
la
fin
ou
il
pretend,
c'est
qu'il
nous
veut
renger
a
soy,
qu'il
ne
demande
sinon
que
nous
le
suivions
pour
luy
obeir.
Voila
donc
ce
qu'Eliu
adiouste,
en
disant,
Que
Dieu
veut
retirer
l'homme
de
son
oeuvre.
Or
quand
il
parle
ici
d'oeuvre,
ce
n'est
pas
generalement
de
tout
ce
que
les
hommes
entreprenent,
mais
de
ce
qu'ils
veulent
faire
par
temerite
et
par
arrogance.
Car
nons
savons
que
Dieu
nous
a
creez
pour
tra-
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