21:75
75
VIE
DE
CALVIN
76
se
reduiront
quand
ils
furent
advertis,
si
y
en
eut-il
qui
demeurerent
opiniastres,
et
nommement
un
seigneur
de
renom1)
et
homme
d'apparence
au
monde,
voire
qui
plusieurs
annees
avoit
fait
bonne
mine
en
l'Eglise,
assavoir
Iaques
de
Bourgoigne,
seigneur
de
Falaix.
Car
tant
luy
que
sa
femme
prindrent
la
leur
occasion
de
se
destourner
de
la
doctrine
de
ceste
Eglise,
quoy
que
leurs
amis,
leurs
domestiques
et
les
Ministres
aussi
leur
remonstrassent.
Cependant,
entre
autres
moyens
qu'on
suivit
de
reunir
tout
en
un
sainct
accord
de
la
Foy,
pource
que
lors
la
Cene
de
Decembre
approchoit,
il
fut
advise2)
par
la
compagnie
des
Ministres,
que
le
vendredi
18.
iour
dudit
mois
Calvin
traitteroit
tout
le
discours
de
ce
poinct
de
la
Predestination
en
la
Congregation
publique,
et
qu'apres
luy
tous
les
autres
Ministres,
tant
de
la
ville
que
des
champs,
diroyent
ce
que
Dieu
leur
avoit
donne
pour
protester
de
leur
consentement
expres
en
cest
article:
ce
qui
fut
fait,
et
mesmes
outre
les
ministres,
y
eut
encore
quelques
gens
de
bien
et
de
savoir
qui
declarerent
avec
grande
edification
ce
qu'ils
en
croyoyent.
L'acte
de
ladite
Congregation
a
este
imprime
depuis,
la
ou
la
chose
se
peut
voir.
[d
6]
Un
peu
apres,
assavoir
au
commencement
de
Pan
1552,
fut
imprime
le
livre
de
la
Predestination
et
de
la
Providence
de
Dieu,
ou
Calvin
a
deduit
ceste
saincte
doctrine
d'une
telle
facon,
qu'il
est
impossible
de
mieux.
En
quoy
il
a
comprins
<5e
que
croyent
touchant
ce
poinct
selon
les
Escritures
toutes
Eglises
fideles,
et
nommement
les
Ministres
de
l'Eglise
de
Geneve.
Il
mit
aussi
en
lumiere
son
premier
livre
des
Commentaires
sur
les
Actes
des
Apostres,
qui
est
sur
les
treize
premiers
chapitres.
Pour
ses
sermons
ordinaires
de
sa
sepmaine
il
com*
menca
Abdias
le
5
de
Fevrier,
apres
lequel
il
prescha
Ionas,
Nahum,
Daniel:
et
le
21
de
novembre
print
Ezechiel.
Ceste
annee-la
il
commenca
a
exposer
en
l'escole
les
Pseaumes,
ayant
acheve
le
livre
de
Genese.
L'an
1553,
environ
le
mois
de
Mars,
ayant
eu
nouvelles
que
M.
Guillaume
Farel
estoit
bien
malade,
combien
que
le
temps
fust
fort
incommode,
a
cause
des
pluyes
et
froidures,
il
se
mit
en
chemin
pour
l'aller
voir.
Ce
qui
fut
une
grande
consolation
audit
Farel,
d'ouir
encore
sur
la
fin
de
sa
vie,
comme
il
pensoit,
Calvin
son
ancien
compagnon
en
l'oeuvre
du
Seigneur,
et
lequel
il
avoit
tousiours
en
admiration
et
reverence
comme
un
vray
organe
de
l'Esprit
de
Dieu.
Or
Calvin
y
ayant
demeure
quelques
iours,
voyant
que
c'en
estoit
fait,
et
que
sa
presence
n'y
servoit
plus
de
rien,
le
laissa
comme
tirant
a
la
mort,
et
ne
parlant
plus,
en
sorte
que
1)
consideration
F.
2)
trouve
bon
JP.
|