13:75 75 EPISTOLAE 1085.1085 bis 76 estre ordonne selon la parolle de Dieu. Ici il nest point a nostre liberte de rien octroyer aux hommes, ne de fleschir en leur faveur. Mesme il ny a rien qui desplaise plus a Dieu que quand nous voulons par nostre prudence humaine moderer ou retrancher, ou avancer o a reculer, oultre sa voulunte. Parquoy si nous ne voulons luy deplayre, il nous fault fermer les yeux au regard des hommes. Quant aux dangers qui peuvent advenir, nous les debvons bien eviter en tant quen nous est, mais non pas en declinant du droict chemin. Nous avons sa promesse quil nous assistera quand nous yrons droict. Ainsi il ne nous reste sinon de faire nostre office, en luy recommandant ce qui en adviendra. Et voyla pourquoy les sages de ce monde sont souventesfois frustrez de leur esperance pource que Dieu nest point avec eulx, quand en se deffiant de luy et de son secours ils cherchent des moyens obliques et lesquelz il condamne. Voulons nous dont sentir la puissance de Dieu de nostre coste? Suyvons simplement ce quil nous dict. Sur tout il nous fault tenir ceste maxime que la reformation de son Eglise est oeuvre de sa main. Parquoy il fault quen cest endroict les hommes se laissent conduyre par luy. Qui plus est soit en restaurant son Eglise, soit en la gardant, il y veult le plus souvent proceder dune facon admirable et incogneue aux hommes. Parquoy de restraindre ceste reformation qui doibt estre divine a la mesure de nostre sens, et assubiectir ce qui est celeste a la terre et au monde, il ny a point de propos. Par cela ie nexcluz point la prudence qui est fort requise a tenir tous bons moyens et propres a ne point exceder ne ca ne la en quelque extremite, a gaigner tout le monde a Dieu, si possible estoit. Mais il fault que la prudence de IEsprit domine, non point de la chair, et que ayant interrogue la bouche du Seigneur, nous luy demandions quil nous guyde et conduyse, plustost que de suyvre nostre sens. Quand nous en ferons ainsi il nous sera aise de coupper broche a beaucoup de tentations qui nous pourroient arrester au milieu du chemin. Parquoy, Monseigneur, comme vous avez commence a reduyre la chrestiente en son estat par les pais dangletterre, non point en confiance de vous mesmes, mais destre soubs tenuz par la main de Dieu, comme iusques icy vous avez senty ceste main puissante, ne doubtez point quelle vous sera telle iusques au bout. Si Dieu maintient les Royaumes et principaultez des infidelles qui luy sont ennemys, par plus forte raison il aura en sa sauve garde ceulx qui si rengent a luy, et le cherchent pour leur superieur. Ie viens maintenant au dernier article qui est de chastier les vices, et i oprime r les scandalles. Ie ee doubte point quil ny ast loix et statutz bons et louables au royaume, pour tenir le peuple en