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Apres
il
y
avoit
ces
tentations
grandes,
Que
Dieu.
luy
avoit
promis
de
luy
donner
la
terre:
et
cependant
on
le
chassoit
comme
s'il
n'eust
pas
este
digne
d'arrester
son
pie
en
lieu
qui
fust.
Dieu
luy
avoit
promis
semence:
voire
mais
il
vient
iusques
en
[pag.
230]
l'aage
de
quatre
vingts
ans,
et
sa
femme
est
sterile,
en
sorte
qu'il
sembloit
que
ce
fust
une
mocquerie
de
toute
ceste
promesse.
Est-il
venu
en
l'aage
de
cent
ans?
il
a
Isaac.
Voire
mais
il
faut
qu'il
chasse
et
bannisse
Ismael,
comme
nous
avons
veu.
Si
nous
pouvions
bien
gouster
ces
tentations-la
il
est
certain
que
ce
seroit
pour
nous
ravir
en
estonnement,
de
ce
qu'Abraham
a
eu
une
telle
vertu,
et
telle
constance
de
foy
de
batailler
contre
tels
assauts,
et
tousiours
les
surmonter.
Or
donc
quand
il
est
dit:
Apres
ces
choses:
c'est
pour
monstrer
que
Dieu
nous
a
voulu
donner
en
la
personne
d'Abraham
un
miroir
tel,
que
quand
nous
aurons
a
combattre,
il
ne
nous
face
point
mal
de
suivre
ses
pas,
et
que
nous
ne
trouvions
point
estrange
ou
nouveau
d'estre
conformez
a
celuy
qui
est
pere
de
toute
l'Eglise.
Mais
encores
il
est
certain,
que
quand
chacun
regardera
bien
a
toutes
les
tentations
qu'il
a
a
souffrir,
co
n'est
pas
la
centieme
partie
de
ce
que
nous
voyons
en
Abraham.
Ainsi
notons,
que
selon
que
t)ieu
luy
avoit
eslargi
de
son
Esprit,
aussi
il
a
voulu
esprouver
sa
foy.
Car
il
ne
faut
pas
que
les
dons
de
Dieu
soyent
oisifs
ni
inutiles
en
nous:
mais
il
traitte
chacun
selon
sa
mesure.
Car
il
nous
prepare
a
endurer,
autrement
nous
ne
saurions
pas
subsister:
nous
ne
saurions
aussi
remuer
un
doigt
pour
bien
faire
[pag.
231],
que
nostre
Seigneur
ne
nous
dispose,
et
qu'il
nous
en
donne
la
vertu.
Quand
donc
il
nous
met
en
combat,
il
employe
les
graces
de
son
sainct
Esprit.
Or
d'autant
qu'Abram
a
eu
une
grande
perfection
au
prix
de
nous,
selon
que
les
hommes
la
peuvent
avoir,
voila
pourquoy
aussi
Dieu
l'a
esprouve
de
facons
si
estranges
et
desquelles
nous
n'approchons
pas
a
beaucoup
pres:
mais
tant
moins
avons
nous
d'excuse
de
nostre
paresse,
froidure
et
laschete,
si
pour
le
moins
nous
ne
suivons
nostre
pere
Abraham:
et
si
nous
ne
pouvons
pas
avoir
une
constance
et
foy
egale
a
celle
qui
a
este
en
luy,
si
nous
ne
taschons
de
le
suivre
de
loin,
selon
nostre
portee
et
infirmite,
il
est
certain
que
nous
serons
plus
qu'inexcusables.
Ainsi
donc,
nous
avons
a
recueillir
de
ce
passage,
qu'Abraham
tout
le
temps
de
sa
vie
a
este
tormente
en
corps
et
en
esprit:
et
quand
c'est
venu
a
la
fin
Dieu
l'a
encores
voulu
esprouver
plus
vivement
sans
comparaison
que
iamais,
en
sorte
que
c'eust
este
pour
le
faire
desesperer
cent
mille
fois,
s'il
n'eust
este
conferme
d'une
facon
admirable
par
le
S.
Esprit.
Or
cela
nous
est-il
recite
d'Abraham?
ce
n'est
pas
a
fin
que
nous
ayons
simplement
sa
vertu
en
admiration,
pour
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