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monstre
l'effet
et
l'execution
de
ceste
promesse,
non
pas
qu'il
en
ait
rien
veu
sa
vie
durant
:
mais,
comme
nous
avons
dit,
son
esperance
s'est
estendue
plu&
loin:
et
par
consequent
nous
pouvons
dire
avec
l'Apostre,
qu'il
n'a
point
fait
son
nid
en
ce
monde,
et
qu'il
n'y
a
pas
eu
son
but.
Car
il
pouvoit
retourner
au
pays
d'ou
il
estoit
sorti,
au
pays
de
sa
naissance,
assavoir,
en
Chaldee:
mais
il
s'est
retenu
la
ou
il
n'avoit
nulle
possession,
la
ou
il
n'avoit
ni
parens,
ni
amis.
Ainsi
donc
nous
voyons
qu'il
a
regarde
plus
haut
qu'au
monde.
Or
si
cela
a
[pag.
226]
este
en
luy
du
temps
qu'il
n'y
avoit
pas
une
doctrine
si
claire
a
beaucoup
pres
comme
nous
l'avons
auiourd'huy:
quelle
excuse
y
aura-il,
quand
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
est
apparu
une
fois,
qu'il
a
converse
au
monde,
et
puis
est
entre
au
royaume
celeste,
et
qu'il
nous
y
a
ouvert
la
porte,
et
que
par
son
Evangile
incessamment
il
nous
solicite
d'aspirer
la
haut?
Si
nous
sommes,
di-ie,
tousiours
enveloppez
en
ces
choses
corruptibles,
ne
fautil
pas
que
ceste
ingratitude-la
soit
par
trop
vilainie?
Ainsi
donc,
apprenons
d'estre
tellement
logez
en
ce
monde,
que
nous
y
iouissions
des
biens
que
Dieu
nous
y
fait:
mais
cependant
que
nous
protestions
avec
sainct
Paul,
que
nostre
demeure
est
au
ciel
vrayement,
et
que
desia
nous
en
sommes
citoyens,
encores
que
ce
ne
soit
que
par
esperance.
Et
de
fait,
il
nous
doit
bien
souvenir
de
ce
qui
est
dit
en
l'autre
passage:
que
cependant
que
nous
sommes
logez
en
ces
corps
mortels,
il
faut
que
nous
soyons
comme
eslongnez
de
Dieu.
Et
aussi
nous
voyons
bien
que
nous
ne
iouissons
pas
de
sa
presence
:
veu
que
nostre
vie
spirituelle
est
cachee.
Car
autrement
nous
en
iouirions
par
effect,
et
n'y
auroit
plus
de
foy:
car
ce
qu'on
espere
(comme
dit
sainct
Paul)
n'est
point
manifeste.
Ainsi
donc
apprenons,
puis
que
Dieu
par
tous
moyens
tasche
de
nous
attirer
a
soy
[pag.
227],
de
n'estre
point
si
lasches
que
chacun
de
nous
se
plonge
en
terre,
et
que
nous
soyons
comme
fourrez
au
bourbier
et
en
la
fange:
mais
que
nous
marchions
tousiours,
oognoissans
que
ceste
vie
est
un
chemin
pour
aspirer
plus
haut.
Or
c'est
beaucoup
que
tout
cela
est
recite
d'Abraham.
Voila
des
vertus
grandes
et
bien
louables,
que
quand
Dieu
luy
donne
repos,
il
ne
s'y
endort
point,
quand
il
a
permission
et
licence
du
roy
d'estre
paisible
en
son
pavillon,
que
toutesfois
il
se
cognoit
estrangier
quand
on
luy
est
ami,
et
que
chacun
est
prest
de
s'accorder
avec
luy,
qu'il
se
separe
et
aime
mieux
esmouvoir
et
enflammer
la
rage
de
tous
ses
voisins
alencontre
de
luy,
que
de
se
conformer
a
leurs
superstitions
et
idolatries,
mais
qu'il
veut
faire
hommage
au
Dieu
vivant.
En
tout
cela
(comme
i'y
dit)
il
y
a
des
vertus
bien
excellentes:
mais
Moyse
adiouste
un
autre
sacrifice
qui
est
bien
plus
grand,
et
plus
exquis:
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