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Ainsi
donc,
notons
combien
que
la
terre
de
Chanaan
soit
appellee
son
heritage,
comme
quand
elie
est
aussi
appellee
le
repos
de
Dieu
et
son
domicile
:
toutesfois
cela
est
comme
un
gage
ou
une
arre
a
parler
plus
proprement.
Car
un
gage
encores
emporte
valeur
correspondante
a
ce
qui
doit
estre
asseure:
mais
une
arre
ne
sera
rien.
On
baillera
le
denier
a
Dieu
qu'on
appelle,
pour
un
marche
de
mille
escus
ou
cent
fois
plus.
Et
voila
une
piece
qu'on
baillera,
et
de
quelle
valleur?
De
nulle.
Fn
pot
de
vin
emportera-il
une
terre,
ou
une
possession
grande
qui
sera
pour
enrichir
et
trois
et
quatre
hommes?
Mais
quoy
qu'il
en
soit
ceste
arre-la
est
destinee
a
tel
usage.
Ainsi
donc,
la
terre
de
Chanaan,
a
este
l'heritage
de
tous
les
enfans
d'Abram,
et
de
ceux
qui
sont
descendus
de
sa
lignee,
voire
en
telle
sorte
que
ce
leur
a
este
comme
arres
du
ciel:
tant
y
a
que
les
vrais
fideles
ne
se
sont
point
attendus
la,
et
n'y
ont
point
este
fichez,
comme
i'ay
desia
dit,
mais
ont
tousiours
pense
plus
haut.
Nous
voyons
[pag.
213]
donc
en
somme
ou
Dieu
a
voulu
appeller
Abram,
comme
s'il
disoit,
qu'il
ne
luy
fist
point
mal
de
languir.
Car
les
promesses
qu'il
a
receues
par
ci
devant
luy
seront
accomplies:
et
qu'il
ne
faut
point
qu'il
se
fonde
sur
son
sens
propre.
Et
pourquoy?
Qu'il
regarde
celuy
qui
a
parle,
c'est
l'Eternel
qui
est
immuable.
Nous
changeons
a
chascune
minute
de
temps,
et
puis
voila
qui
est
cause
de
nous
ennuyer
et
de
nous
faire
chagriner,
quand
Dieu
n'accomplist
pas
ce
qu'il
a
dit
du
premier
coup:
ou
que
nous
regardons
la
brevete
de
nostre
vie,
et
que
le
temps
que
nous
avons
a
vivre
n'est
qu'une
ombre
qui
se
remue,
il
nous
semble
que
Dieu
ne
viendra
iamais
a
temps.
Aussi
faut-il
que
nous
apprenions
de
corriger
ce
vice-la
par
ce
que
nous
oyons
ici
qu'il
est
dit
a
Abram,
Ie
suis
l'Eternel
qui
ne
change
point:
et
puis
nous
oyons
ce
qui
est
dit,
que
mille
ans
sont
comme
un
iour
devant
luy,
ainsi
qu'il
en
est
parle
au
Cantique
de
Moyse,
et
que
sainct
Pierre
aussi
l'applique
a
cc
propos-la.
Car
les
moqueurs
de
Dieu,
dit-il,
voyans
que
le
temps
s'escoule,
se
moquent,
comme
si
les
menaces
et
promesses
de
Dieu
estoyent
frustratoires.
Non,
Non,
dit-il,
il
ne
vous
abuse
point,
il
accomplira
ce
qu'il
dit,
quoy
qu'il
tarde:
car
mille
ans
sont
devant
luy
comme
un
iour.
Il
faut
donc
que
nous
eslevions
nostre
veue
[pag.
214]
plus
haut,
et
que
nous
cognoissions,
puis
que
c'est
l'Eternel
qui
parle
a
nous,
qui
ne
change
et
ne
varie
iamais,
qu'il
fera
ce
qu'il
a
dit:
non
point
selon
nostre
opinion,
mais
comme
il
cognoist
estre
bon.
Et
de
nostre
part
il
ne
faut
point
que
nous
soyons
impetueux
ou
fretillans,
mais
que
nous
sortions
par
maniere
de
dire
hors
de
nous-mesmes
pour
venir
a
luy,
auquel
il
n'y
a
point
d'inconstance
ni
de
legerete,
car
il
est
l'Eternel.
Et
puis
que
nous
apprenions
que
quand
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