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n'y
eust
que
redire,
il
ne
falloit
plus
que
Dieu
parlast.
Et
pourquoy?
Les
promesses
ont
cest
usage
et
ceste
utilite
de
nous
attirer
a.
la
foy,
quand
nous
y
serons
venus,
pour
nous
conduire
au
bon
chemin,
pour
nous
donner
courage,
nous
inciter
de
marcher
tant
plus
vaillamment,
pour
nous
refraischir
quand
nous
serons
comme
lassez,
pour
nous
augmenter
la
vertu
quand
elle
nous
defaudroit,
et
qu'elle
seroit
[pag.
204]
aucunement
affaiblie.
Voila,
di-ie,
pourquoy
nostre
Seigneur
nous
testifie
de
sa
bonte,
et
qu'il
se
declaire
estre
nostre
Dieu,
c'est
pour
commencer
la
foy
en
nous,
ou
bien
"pour
l'amener
a
sa
perfection.
Ainsi
il
faut
conclure
qu'Abram
avoit
encores
besoin
d'estre
avance
plus
outre.
Et
par
cela
nous
voyons
que
combien
que
nostre
foy
ne
soit
point
parfaite,
que
Dieu
ne
laisse
point
pourtant
de
nous
iustifier.
Et
pourquoy?
Car
il
ne
nous
impute
point
l'infirmite
qui
y
est.
Quoy
qu'il
en
soit,
nous
sommes
admonestez
par
ce
passage
de
ne
point
estre
preocupez
d'une
folle
opinion
comme
beaucoup
de
gens
qui
cuident
estre
si
grands
ciers,
qu'ils
ne
daignent
plus
venir
a
l'escole
de
Dieu.
Cognoissons
donc,
encores
que
nous
eussions
une
foy
sans
comparaison
plus
grande
et
plus
vertueuse
qu'elle
n'est
pas
maintenant,
qu'encores
nous
faut-il
estre
escoliers
tout
le
temps
de
nostre
vie,
que
la
parole
de
Dieu
retentisse
en
nos
oreilles,
et
que
la
memoire
de
ce
que
nous
pourrions
oublier
nous
soit
refraischie,
que
ce
qui
n'estoit
pas
bien
enracine
en
nostre
coeur
soit
mieux
imprime,
qu'apres
que
Dieu
aura
mis
sa
semence
en
nous
qu'il
nous
arrouse
iournellement,
comme
aussi
sainct
Paul
use
de
ceste
comparaison-la.
Ce
ne
seroit
point
assez
d'avoir
iette
la
semence
en
terre
[pag.
205]
sinon
que
Dieu
pleut
du
ciel
et
qu'il
l'arrousat
quand
le
laboureur
aura
fait
son
office
pour
cultiver
la
terre,
cela
sera
inutile
sinon
que
Dieu
y
donne
l'accroissement
d'enhaut.
Ainsi
est-il
quand
nous
avons
receu
la
semence
de
la
vie
incorruptible,
que
Dieu
pleut
du
ciel,
c'est
a
dire,
que
continuellement
il
fait
profiter
nostre
foy:
ce
qui
ne
peut
estre
que
nous
ne
soyons
iournellement
enseignez
par
sa
bouche.
Et
venons
au
contenu
de
ceste
sentence,
Ie
suis
le
Seigneur
qui
Vay
tire
de
Ur
de
Chaldee,
Ceste
declaration
ici
sert
a
Abram
a
fin
qu'il
soit
eslogne
de
toute
idolatrie
et
des
superstitions
ausquelles
il
avoit
este
auparavant
nourri.
Car
comme
souvent
il
nous
est
monstre
en
l'Escriture
saincte,
il
ne
nous
faut
point
adorer
un
Dieu
en
confus,
ni
le
forger
tel
que
bon
nous
semble:
mais
il
faut
que
nous
sachions
quel
est
le
Dieu
auquel
nous
avons
nostre
refuge,
et
qu'il
soit
separe
et
distingue
en
toutes
les
imaginations
que
les
hommes
se
controuvent,
et
par
lesquelles
ils
se
decoyvent,
et
sont
deceus
aussi
par
Satan.
Et
c'est
pourquoy
l'Apostre
dit
en
Ponziesme
chapitre
des
Hebrieux:
Quand
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