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SERMONS.
732
mot
:
mais
il
a
pris
ceste
vanterie
frivole
qui
estoit
en
la
bouche
de
ces
gaudisseurs
qui
vouloyent
estre
tenus
pour
bons
Chrestiens,
et
dit,
vostre
foy,
c'est
a
dire,
celle
que
vous
avez
en
la
bouche,
n'est
rien.
Comme
quand
nous
dirions
auiourd'huy
l'Eglise
catholique
de
laquelle
les
Papistes
se
vantent
qu'est-ce?
C'est
une
paillarde.
Car
nous
savons
que
la
vraye
Eglise
est
l'espouse
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qui
doit
estre
purgee
et
lavee
de
son
sang
pour
estre
sans
macule
et
sans
ride,
comme
dit
S.
Paul,
apres
qu'elle
doit
estre
la
colomne
de
verite:
et
au
lieu
de
tout
cela,
voila
une
caverne
de
brigands,
voila
une
paillarde
qui
a
corrompu
tout
le
service
de
Dieu,
et
laquelle
n'engendre
que
des
bastards:
nous
parlerons
ainsi.
Voila
donc
l'estile
de
S.
Iaq.
que
nous
ne
devons
point
trouver
estrange,
veu
que
ce
nous
est
un
langage
commun.
Or
donc
voila
en
premier
lieu
quand
il
est
dit
que
la
foy
nous
iustifie,
nous
ne
parlons
de
la
foy
sinon
en
la
facon
accostumee.
Mais
[pag.
198]
quand
sainct
Iaques
dit
que
la
foy
sans
oeuvres
est
morte,
c'est
pour
rembarrer
ceux
qui
abusoyent
de
ce
nom
et
qui
avoyent
beau
se
vanter
et
se
glorifier:
mais
que
ce
n'estoit
que
mensonge.
Or
venons
a
la
seconde
partie,
quand
S.
Iaques
dit
que
nous
sommes
iustifiez
par
nos
oeuvres:
il
semble
encores
que
la
il
repugne
a
S.
Paul.
Car
il
ne
faut
point
que
les
oeuvres
se
conioignent
avec
la
foy,
pour
faire
un
partage,
comme
nous
avons
dit:
autrement
nous
n'aurons
nul
repos
si
cela
estoit.
Il
faut
que
toute
consideration
de
nos
oeuvres
soit
exclue
pour
invoquer
Dieu
en
vraye
confiance,
pour
nous
tenir
ses
enfans,
et
pour
esperer
l'heritage
de
la
vie
celeste
qui
nous
est
promis,
il
faut
que
les
oeuvres
cessent.
Car
si
elles
iustifient
que
sera-ce?
Or
ce
mot
de*
iustifier
ne
se
prend
pas
en
S.
Iaq.
pour
estre
approuvez
devant
Dieu,
pour
nous
reconcilier
avec
luy,
et
pour
faire
qu'il
nous
recoyve
comme
ses
enfans.
Et
comment
donc?
Comme
luy
mesme
le
declaire
sans
autre
exposition.
Car
il
adiouste
qu'Abram
a
este
iustifie,
quand
il
a
immole
son
Fils
Isaac.
Or
nous
n'avons
pas
encores
leu
qu'il
Tait
immole,
c'est
a
dire,
qu'il
ait
voulu
faire
sacrifice
a
Dieu
de
son
fils:
et
comment
donc?
ceste
obeissance,
de
laquelle
il
sera
parle
ci
apres,
a
este
la
iustice
d'Abram,
s'il
estoit
question
d'approuver
ce
qu'il
a
fait
alors,
veu
[pag.
199]
qu'il
n'estoit
pas
encores
fait?
Ainsi
donc,
il
faut
bien
conclure
que
sainct
Iaques
ne
traite
pas
la
comme
nous
sommes
agreables
a
Dieu:
mais
comme
nous
sommes
ordonnez
iustes.
Car
si
ie
dis
que
le
Fils
a
engendre
le
Pere
quelle
sotise
seroit-ce?
Or
nous
savons
que
la
foy
est
mere
de
Iustice,
c'est
a
dire,
que
c'est
le
moyen
et
l'instrument
par
lequel
nous
sommes
reconciliez
a
Dieu,
et
sommes
avouez
pour
ses
enfans.
Il
faut
donc
que
la
foy
precede
la
iustice:
car
elle
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