23:730 donne pour iustice, mais aussi pour sanctification, 'est a dire, a fin que nous soyons purgez de toutes les meschancetez et cupiditez de nostre chair, pour estre rendus conformes a la iustice de Dieu. Ainsi donc, si S. Iaques eut parle de ceste vraye foy, c'eut este grande folie, de dire, apportez-moy vostre foy sans les oeuvres, et par les oeuvres ie vous monstreray la foy. Comme s'il disoit que la vraye foy est tellement coniointe avec les bonnes oeuvres, que sans icelles elle est morte, c'est a dire, elle est nulle, comme il dit puis apres. S. Iaq. donc, monstre bien qu'il ne traitte point de la foy, laquelle embrasse les promesses de Dieu, et par lesquelles nous sommes certifiez de nostre salut. Et en cela les Papistes se sont lourdement abusez encores de se forger une foy qu'ils appellent informe, c'est a dire, sans figure et disent, que la Loy d'elle mesme n'est qu'une masse comme qui prendroit de la terre ou du mortier et qui la plaqueroit la. Voila la foy disent-ils, et puis ils disent quand la charite est coniointe, alors c'est comme qui feroit un pot [pag. 196] de ceste masse de terre qui auparavant n'avoit point eu de forme. Voila l'imagination des Papistes, et ils monstrent par cela qu'ils ne savent que c'est de foy. Car c'est un don de Dieu singulier pleinement. Et puis il est dit, que nous recevons l'Esprit d'adoption par lequel Dieu nous renouvelle comme aussi il nous incorpore a nostre Seigneur Iesus Christ tellement, que nous sommes faits membres de son corps et nouvelles creatures. Nous voyons donc que les Papistes ne cognoissent point ces choses et ne savent point les principes ni les rudimens de la Chrestiente non plus que des bestes ni que des chiens. Mais c'est une chose horrible qu'en toutes leurs escoles ils ne font qu'abayer de ces choses. Il leur semble qu'ils sont les plus grands Theologiens du monde, quand ils auront distingue entre la foy informe et la foy formee. Et c'est autant comme s'ils disoyent, un Dieu qui n'a ne vertu ne puissance, et puis un Dieu qui se monstre puissant et iuste: c'est autant de ce qu'ils ont forge ainsi une double foy. Et pourquoy donc est-ce que S. Iaques use ici de ce mot? Et pourquoy est-ce que nous usons du mot d'Eglise? du mot d'Evesque? du mot de service de Dieu? de devotion? de zele? Quand nous parlons des Papistes nous ne leur ' accordons pas qu'a la verite il y ait Eglise entr'eux, a laquelle ii salle obeir. Il n'y a sinon quelques ruines d'Eglise et quelques traces [pag. 197] du service qui a este institue du service do Dieu: mais l'Eglise est ou Dieu habite par sa parole. Apres en parlant d'eux nous prenons des mots qui sont honorables: et toutesfois ce n'est pas que nous entendions qu'ils usurpent ces titres-la a bonnes enseignes. Mais on ne s'arreste pas tousiours aux mots. Ainsi S. Iaques ne s'est point arreste au