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IOB
CHAP.
XXXIII.
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car
il
nous
ouvre
aucunefois
les
aureilles,
afin
que
nous
soyons
contraints
de
sentir
que
c'est
luy
qui
parle:
mais
cependant
nous
ne
laissons
pas
d'estre
obstinez,
de
repousser
la
doctrine
et
les
corrections
qu'il
nous
fait,
et
de
ne
recevoir
nul
chastiment
de
luy
pour
nous
amender.
Il
y
a
une
autre
ouverture
d'aureilles
qui
est
meilleure:
c'est
quand
Dieu
amollist
nos
coeurs,
ec
que
nous
recevons
volontairement
ce
qu'il
nous
dit,
et
que
nous
sommes
attentifs
a
nous
addonner
du
tout
a
sa
doctrine.
Quand
il
est
ici
dit,
que
Dieu
ouvre
les
aureilles,
ce
n'est
pas
a
dire
que
tous
indifferemment
se
rendent
dociles
a
luy,
et
que
tous
soyent
disposez
a
luy
obeir.
Nenny:
mais
il
est
parle
tant
des
reprouvez
comme
des
enfans
de
Dieu.
Car
les
reprouvez
auront
bien
quelque
ouverture
d'aureilles:
voire
en
despit
de
leurs
dens
il
faut
qu'il
sentent
que
Dieu
parle
a
eux:
mais
pource
qu'ils
repoussent
ceste
pensee-la,
et
la
mettent
sous
le
pie,
ils
demeurent
tousiours
comme
sourds.
Cependant
les
bons
en
font
leur
profit,
ils
cognoissent
qu'il
n'est
point
question
de
se
rebecquer
a
rencontre
de
Dieu.
Or
quand
Eliu
adiouste,
Que
Dieu
seelle
son
instruction,
il
parle
de
ceux
qui
sont
si
durs
a
l'esperon,
et
si
revesches
que
Dieu
ne
les
peut
donter
par
sa
parole.
Ceux-la
donc
qui
repoussent
ainsi
toute
doctrine,
il
faut
qu'ils
oyent
Dieu
parler
d'une
autre
guise:
c'est
assavoir
qu'ils
soyent
batus,
et
qu'a
grand
coups
Dieu
les
instruise:
et
leur
monstre
qu'il
est
maistre
par
dessus
eux.
Voila
donc
comme
ce
passage
doit
estre
entendu.
Cependant
notons
bien
ceste
facon
de
parler
dont
use
Eliu:
c'est
que
Dieu
signe
ou
seelle
son
instruction
par
chastimens.
Car
par
cela
il
monstre
que
les
chastimens
sont
pour
rendre
l'instruction
authentique,
quand
les
hommes
la
reiettent,
ou
qu'ils
n'en
tienent
conte:
et
cela
ne
pourroit
estre
sinon
que
l'instruction
de
parole
fust
coniointe
avec
les
chastimens
de
Dieu.
Car
si
Dieu
frappoit
tant
seulement,
et
qu'il
n'envoyast
nulle
cognoissance
de
sa
volonte,
que
seroit-ce?
Il
faut
donc
qu'en
fra'ppant
il
nous
instruise.
Et
pourquoy?
Si
un
pere
bat
son
enfant,
et
qu'il
le
tire
par
les
cheveux,
et
qu'il
le
foule
au
pie,
et
qu'il
ne
luy
sonne
mot:
l'enfant
sera
la
tout
esperdu,
il
ne
sait
a
qui
le
pere
en
veut,
et
pourquoy
ceste
colere
luy
est
venue:
cela
donc
ne
servira
de
rien
a
l'enfant.
Mais
si
le
pere
luy
dit,
Meschant
garcon,
regarde
que
tu
as
fait,
et
sur
cela
qu'il
frappe
dessus
:
l'enfant
cognoist
que
l'instruction
du
pere
luy
est
a
profit,
et
d'autant
qu'il
n'a
point
obei
comme
il
devoit,
il
cognoist
sa
faute:
Voila
mon
pere
qui
seelle
l'instruction
qu'il
m'avoit
donnee,
pource
que
ie
ne
l'ay
point
receue
de
simple
parole.
Ainsi
Dieu
en
fait-il
envers
les
hommes:
non
pas
qu'il
face
ceste
grace
a
tous,
que
sa
verite
leur
soit
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