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73
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
XXIII.
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qu'il
met
le
glaive
en
la
main
de
ceux
qu'il
a
appellez
en
cest
estat,
il
leur
dira
qu'ils
mettent
a
mort
ceux
qui
en
sont
dignes,
qu'ils
punissent
les
malefices.
Or
voila
une
vengeance,
il
est
certain:
mais
ceste
vengeance-la
est
licite,
voire
elle
est
requise.
Que
si
celuy
qui
est
arme
du
glaive
ne
punit
les
malefices,
il
en
rendra
conte
devant
Dieu.
Or
maintenant
il
est
bien
certain
que
les
magistrats
doivent
avoir
pitie
et
compassion
de
ceux
qu'ils
font
executer:
quand
ils
envoyent
un
malfaicteur
a
la
mort,
entant
qu'il
est
homme
et
creature
raisonnable,
qu'ils
doivent
avoir
pitie
de
luy.
Mais
quoy
qu'il
en
soit,
si
faut-il
qu'ils
executent
la
vengeance
de
Dieu
sans
malice,
sans
amertume.
Et
ainsi
en
estoit-il
des
Iuifs
quant
aux
Moabites
et
Ammonites,
que
Dieu
les
a
ordonnez
a
faire
l'execution
de
ce
iugement.
Et
pour
ceste
cause
il
leur
dit
:
Vous
ne
cercherez
ni
leur
iienr
ni
leur
paix,
c'est
a
dire,
laissez-les
pour
tels
qu'ils
sont:
car
Dieu
ne
veut
point
que
vous
les
frequentez,
ne
que
vous
les
secouriez.
Or
sera-il
licite
de
secourir
un
malfaicteur,
et
luy
porter
faveur?
Ce
seroit
renverser
la
iustice
et
l'ordre
que
Dieu
a
establi,
pour
se
faire
complice
du
crime:
quand
quelcun
favorise
aux
meschans,
et
qu'il
leur
porte
faveur
et
aide,
il
se
rend
coulpable
du
forfaict,
et
s'enveloppe
en
son
iniquite.
Et
ainsi
Dieu
a
defendu
que
les
Iuifs
ne
portassent
nulle
affection
aux
Moabites
ni
Ammonites
pour
leur
aider.
Or
nous
voyons
maintenant
comme
la
vengeance
non
seulement
a
este
permise
aux
Iuifs:
mais
elle
leur
est
commandee.
Et
ce
n'estoit
pas
une
vengeance
qui
procedast
d'un
courage
envenime,
qui
fust
mesmes
selon
la
chair.
Comme
quand
nous
hairons
a
mort,
il
y
aura
tousiours
du
trouble
en
nos
affections,
et
iamais
nous
ne
serons
bien
reiglez:
mais
Dieu
a
voulu
que
les
Iuifs
fissent
cela
d'un
bon
zele,
c'est
assavoir,
cognoissans:
Voici,
nous
sommes
ordonnez
de
Dieu
pour
executer
sa
vengeance
sur
les
Moabites:
puis
que
c'est
la
vengeance
de
Dieu,
il
ne
faut
point
qu'elle
soit
nostre,
c'est
a
dire,
que
nous
ne
nous
gouvernions
point
selon
nos
appettis,
que
nous
tenions
bride
a
nos
courages,
et
qu'a
l'exemple
des
Iuifs
qui
ont
este
executeurs
de
la
sentence
de
Dieu
contre
les
Ammonites
et
Moabites,
nous
apprenions
de
nous
ranger
pleinement
a
l'obeissance
de
Dieu.
Car
voila
un
sacrifice
qu'il
accepte,
quand
nous
souffrirons
d'estre
conduits
par
sa
parolle,
et
que
nous
n'attenterons
rien
outre
ce
qu'il
nous
commande,
ou
defend.
Or
par
ceci
nous
sommes
admonn
estez
en
premier
lieu,
de
ne
point
lascher
la
bride
a
nos
vengeances,
quand
on
nous
aura
fait
tort
ou
iniure,
que
nul
ne
soit
pieque
de
ses
affections
charnelles
pour
entreprendre
plus
que
Dieu
ne
luy
permet.
Car
il
est
escrit:
C'est
a
moy
qu'appartient
la
vengeance,
et
ie
la
rendray
:
comme
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