22:73 73 INSTRUCTION ET CONFESSION DE FOY. 74 il est proffitable a eulx mesmes que leur malice soit ainsi chastiee: car ou autrement par tollerance ilz seroient faictz plus obstinez, par cecy estans confuz de honte, ilz apprenent de sadmender. Laquelle chose si on obtient, lEglise les recoit benignement en sa communion et en la participation de celle unite de laquelle ilz avoient este excluz. Or affin que personne ne mesprise obstinement le iugement de lEglise, ou estime peu quil ait este condamne par sentence des fideles, le Seigneur testifie que tel iugement des fideles nest autre chose que la prononciation de sa sentence, et que cela quilz auront faict en terre est ratifie aux cieulx (Math. 18). Car ilz ont parolle de Dien, par laquelle ilz peuvent condamner les pervers, et ont parolle par laquelle ilz peuvent recevoir en grace ceulx qui se admendent. Du magistrat. Le Seigneur na pas seulement testifie que lestat des magistratz estoit approuve de luy et luy estoit aggreable, mais aussi il nous la davantaige grandement recommande, ayant honore la dignite dicelluy de tiltres fort honorables. Car il afferme (Proverb. 8) que cest une oeuvre de sa sapience que les roys regnent, que les conseilliers ordonnent choses iustes et que les magnifiques de la terre sont iuges. Et ailleurs (Psalm. 82) il les nomme dieux, parce quilz font son oeuvre. Aussi en autre lieu (Deutero. 1 et 2, Paral. 19) ilz sont dictz exercer iugement pour Dieu, non pour lhomme. Et sainct Paul (Rom. 12) nomme entre les dons de Dieu les superioritez.122) Mais (Rom. 13) ou il en entreprent plus grande dispute il enseigne tres clairement que leur puissance est ordonnance de Dieu et que eulx ilz sont ministres de Dieu, pour louange a ceulx qui font bien et pour faire la vengeance de lire de Dieu123) sur les maulvais. Par quoy il appartient aux princes et magistratz de penser a qui ilz servent en leur office et de ne faire rien indigne des ministres et lieutenans de Dieu. Or quasi toute leur solicitude doibt estre en cecy, cest quilz conservent en vraye purete la forme publique de religion, quilz instituent la vie du peuple par tres bonnes loix et quilz procurent le bien et tranquilite de leurs subiectz 124) tant en publiq quen prive. Mais cecy ne se peult obtenir sinon par iustice et par iugement, lesquelles deux choses leur sont principalement recommandees par le prophete (Ieremie 22). Cest iustice que de prendre en sauvegarde les innocens et les maintenir, I22) praefecturas. 123) de Dieu om. 124) suae ditionis.