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SERMONS.
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quand
il
est
dit
que
Dieu
nous
recoit
a
merci,
d'autant
que
nous
sommes
pecheurs:
et
puis
quand
il
nous
a
regenerez
par
son
sainct
Esprit,
qu'il
approuve
le
bien
qu'il
a
mis
en
nous,
encores
que
ce
ne
soit
quasi
rien
au
pris
du
mal
qui
y
reste.
Quand
donc
nous
parlerons
ainsi,
c'est
autant
comme
si
nous
disions
qu'en
premier
lieu
Dieu
nous
est
pitoyable,
ne
nous
imputant
point
nos
fautes
et
pechez,
et
nous
adoptant
pour
ses
enfans,
nous
qui
estions
perdus
et
damnez.
Apres
en
second
lieu,
qu'il
iustifie
aussi
bien
nos
oeuvres,
d'autant
quil
use
de
misericorde,
qu'il
ne
veut
point
iuger
a
la
rigueur,
et
qu'il
ne
regarde
point
quelles
elles
sont
pour
estimer
leur
merite
ou
dignite.
Mais
il
en
use
comme
Pere.
Cela,
di-ie,
n'a
nulle
repugnance.
Et
ainsi
combien
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
proteste
qu'il
soit
venu
pour
appeler
les
pecheurs,
et
non
pas
les
iustes,
combien
que
sainct
Paul
die
qu'il
soit
venu
pour
appeler
les
pecheurs
a
salut,
et
que
ce
n'est
point
selon
les
oeuvres
que
nous
avons
faites
que
l'heritage
des
cieux
nous
est
appreste,
mais
d'autant
que
Dieu
nous
est
humain,
d'autant
qu'il
a
vouln
desployer
sa
bonte
infinie
envers
nous:
toutesfois
si
est-ce
que
nous
ne
laissons
pas
de
recevoir
salaire:
c'est
a
dire,
quand
nous
aurons
servi
a
Dieu,
nous
serons
remunerez,
comme
tant
souvent
[pag.
190]
l'Escriture
en
parle.
Or
en
ceste
sorte
ces
deux
passages
qui
sembleront
estre
repugnans
n'ont
nulle
contrariete,
c'est
que
la
iustice
nous
est
reputee
par
la
foy,
et
que
la
iustice
a
este
reputee
a
Phinees
pour
le
zele
qu'il
a
eu
de
maintenir
l'honneur
de
Dieu
et
de
purger
le
sanctuaire
de
la
polution
en
laquelle
il
estoit.
Voila
Phinees
le
sacrificateur
qui
voit
un
acte
si
infame
et
si
detestable
que
rien
plus,
quand
une
paillarde
est
introduite
au
sanctuaire
pour
commettre
la
une
vilainie
qui
ne
se
devoit
ouir
en
Israel.
Or
Dieu
l'arme
tellement
qu'il
fait
execution
des
deux:
et
il
est
dit
que
cela
luy
est
repute
a
iustice.
Or
c'estoit
une
oeuvre
de
vertu:
il
sembleroit
donc
qu'il
n'est
point
iustifie
par
la
foy,
mais
comme
i'ay
dit,
ceci
se
peut
bien
assembler.
Car
Phinees
a
este
Fils
d\Abram,
il
a
donc
fallu
que
Dieu
l'ait
receu
a
merci
comme
les
autres.
Mais
d'autant
que
Dieu
luy
avoit
secouru,
et
d'autant
qu'il
s'estoit
reconcilie
a
luy
en
la
grace
qu'il
donnoit
a
tous
ses
eleus,
mesmes
sous
l'ancien
testament,
voila
comme
cest
oeuvre
est
tenu
pour
iuste
devant
Dieu.
Et
pourquoy?
D'autant
qu'il
y
avoit
encores
de
l'imperfection
et
debilite,
il
falloit
que
Dieu
le
supportast
comme
i'ay
desia
dit.
Ainsi
revenons
a
ce
que
dit
S.
Paul
au
premier
chap.
des
Colos,
c'est
que
nous
travaillans
vertueusement
pour
servir
a
Dieu
[pag.
191]
a
cause
de
l'Esperance,
laquelle
nous
est
reservee
au
ciel,
voire
de
laquelle
nous
avons
tesmoignage
en
l'Evangile.
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