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d'
Ur
de
Chaldee
pour
te
donner
ceste
terre,
a
fin
que
tu
la
possedes
en
heritage.
[pag.
187]
Nous
dismes
hier
que
Dieu
ayant
receu
les
fideles
en
sa
grace
recognoit
aussi
en
eux
ce
qu'il
y
met.
Car
par
la
foy
nous
recevons
le
S.
Esprit,
d'autant
que
Iesus
Christ
n'en
peut
estre
separe.
Il
faut
donc
que
nous
soyons
renouvellez
en
croyant
a
Dieu,
car
nous
apprehendons
sa
vertu,
laquelle
il
nous
offre
de
nous
communiquer
en
son
Fils.
Or
Dieu
ne
peut
pas
mespriser
ou
reietter
ses
dons:
il
faut
donc
qu'il
accepte
les
oeuvres
qu'il
nous
a
donnees,
non
point
qu'elles
en
soyent
dignes,
comme
il
a
desia
este
expose:
il
y
a
tousiours
quelque
vice
pour
les
corrompre,
tellement
qu'elles
ne
seroyent
dignes
d'estre
mises
ni
en
conte
ni
en
recepte.
Et
quand
Dieu
reprouveroit
tout
ce
bien
que
nous
pensons
et
voulons
faire,
nous
ne
pourrions
pas
l'accuser
de
cruaute.
Et
pourquoy?
Il
y
a
tousiours
a
redire:
mais
tant
y
a
qu'il
ne
laisse
point
encores
d'accepter
ce
qui
n'en
est
point
digne,
voire
d'autant
qu'il
nous
recognoit
pour
ses
enfans,
et
nous
supporte
ainsi
qu'il
le
dit
par
son
Prophete.
Si
donc
nous
demandons
la
cause
pourquoy
Dieu
approuve
l'affection
que
nous
avons
de
le
servir,
combien
qu'elle
soit
debile
:
c'est
pource
qu'il
nous
espargne,
et
qu'il
ne
veut
point
nous
avoir
atache,
comme
gens
mercenaires
[pag.
188],
gens
a
loage,
mais
il
se
contente
de
voir
que
nous
avons
une
affection
franche
et
liberale,
ainsi
qu'un
pere
ne
requerra
autre
chose
a
son
enfant.
Car
encores
que
l'enfant
ait
gaste
la
besongne,
tant
y
a
que
le
pere
ne
laissera
pas
de
se
resiouir
quand
il
voit
que
vrayement
il
a
voulu
bien
faire.
Ainsi
nostre
Seigneur
nous
portant
une
amour
paternelle,
oublie
tout
le
mal
qui
est
en
nos
oeuvres,
et
ne
le
veut
point
attirer
a
conte.
Voila,
di-ie,
en
somme
comme
outre
nos
personnes
nous
sommes
aussi
iustifiez
en
ce
que
nous
faisons,
c'est
a
dire,
Dieu
nous
tient
pour
iustes,
et
nos
oeuvres
pareillement.
Et
voila
d'ou
procede
ce
mot
de
Salaire
dont
il
est
tant
souvent
parle
en
l'Escriture:
car
non
seulement
en
la
Loy,
mais
aussi
en
l'Evangile
Dieu
declare
que
ceux
qui
le
serviront
fidelement
ne
perdront
point
leur
peine,
et
qu'ils
ne
seront
point
frustrez
de
leur
attente.
Et
pourquoy?
Ils
ont
leur
loyer
certain
qui
leur
est
reserve
au
ciel.
Et
comment
cela
se
peut-il
accorder
avec
ce
que
nous
avons
traitte?
C'est
que
si
nous
estions
reputez
iustes
par
nos
oeuvres,
que
la
foy
seroit
aneantie
et
les
promesses
seroyent
abolies,
comme
S.
Paul
en
parle.
Or
il
y
aura
bon
accord
quand
l'un
dependra
de
l'autre.
Et
si
nous
voulons
mettre
en
balance
nos
oeuvres
d'un
coste,
et
la
grace
de
Dieu
a
l'opposite,
il
est
certain
qu'il
y
aura
la
contrariete
[pag.
189].
Mais
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