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nostre
coste
tant
plus
nous
faut-il
arrester
a
ce
que
nous
avons
dit,
c'est
assavoir,
que
nous
sommes
iustifiez
par
foy,
c'est
a
dire,
que
le
moyen
de
nous
rendre
agreables
a
Dieu
c'est
que
nous
donnions
ouverture
a
nostre
Sgr.
Iesus
et
qu'il
nous
applique
sa
iustice.
Voila
donc
comme
la
foy
est
le
seul
moyen
et
l'instrument
pa&
maniere
de
dire:
mais
Dieu
est
la
cause
et
l'autneur,
et
la
louange
aussi
appartient
a
nostre
Seigneur
[pag.
183]
Iesus
Christ,
qui
en
est
la
vraye
matiere.
Voila
donc
encores
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Et
par
consequence
nous
voyons
aussi
que
c'est
une
cavillation
trop
sotte,
quand
les
Papistes
disent
que
la
foy
mesme
est
une
oeuvre,
et
que
si
nous
sommes
iustifiez
par
la
foy,
il
s'ensuit
que
les
oeuvres
ne
sont
point
exclues.
Ils
alleguent
ce
qui
est
dit
au
sixieme
chapitre
de
sainct
Iehan,
voici
l'oeuvre
que
Dieu
demande
que
vous
croyez
en
son
Filz
unique.
Or
la
Iesus
Christ
appele
la
foy
oeuvre,
comme
s'il
disoit,
voila
a
quoy
il
faut
travailler,
voila
a
quoy
il
faut
appliquer
son
estude:
il
n'est
pas
la
question
d'oeuvre
pour
meriter.
Et
au
reste,
quand
nous
aurions
confesse
que
la
foy
soit
oeuvre,
ce
qui
n'est
pas,
neantmoins
elle
ne
iustifie
pas
entant
que
c'est
une
oeuvre
que
nous
faisons:
car
si
ie
donne
aurnosne,
et
que
ie
pretende
de
meriter
envers
Dieu
par
cela,
voila
comme
ie
serois
iustifie
par
mes
oeuvres:
si
i'aide
a
mon
prochain,
que
ie
m'employe
de
subvenir
a
cestuyci
ou
cestuy-la
selon
qu'ils
en
auront
besoin,
voila
comme
ie
serois
iustifie
en
mes
oeuvres.
Or
il
y
a
une
raison
toute
contraire
en
la
foy:
car
en
confessant
qu'il
n'y
a
que
toute
malediction
en
nous,
et
que
par
la
foy
nous
allons
recevoir
ce
que
Dieu
nous
offre,
nous
ne
luy
apportons
rien
de
nostre
coste,
mais
nous
venons
a
luy
tous
vuides.
La
foy
donc
[pag.
184]
iustifie,
non
pas
en
apportant
aucune
dignite
ni
merite
a
Dieu,
mais
d'autant
que
Dieu
recoit
de
Iesus
Christ
ce
qui
luy
est
presente
en
nostre
nom.
Et
il
faut
que
ceste
confession
precede,
qu'il
n'y
a
rien
du
tout
en
ceux
qui
tienent
un
tel
train,
c'est
assavoir,
qui
vienent
demander
iustice
a
Dieu,
de
laquelle
ils
sont
en
tout
despourveus.
Ainsi
donc
nous
voyons
encores
en
cest
endroit
comme
les
Papistes
ne
font
que
caviller
sottement,
quand
ils
mettent
en
avant
que
nous
serions
iustifiez
par
quelque
oeuvre,
si
nous
estions
iustifiez
par
la
foy.
Or
la
foy
est
bien
un
sacrifice
agreable
a
Dieu,
d'autant
qu'il
en
est
honore,
et
que
nous
luy
rendons
louange,
que
luy
seul
est
iuste
et
bon:
mais
cependant
ce
n'est
point
en
vertu
de
cela
que
nous
sommes
iustifiez.
Or
en
somme
notons
que
quand
Dieu
nous
iustifie
par
le
moyen
de
la
foy,
en
ceste
iustice-la
est
enclose
la
grace
qu'il
nous
fait,
d'autant
qu'il
ferme
les
yeux
a
l'infirmite
qui
est
en
nostre
foy.
La
foy
donc
iustifie:
tellement
que
d'autant
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