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SERMONS.
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pas
renoncer:
et
quand
il
nous
gouverne
par
son
sainct
Esprit,
encores
que
le
peche
habite
en
nous,
il
n'y
regne
pas
toutesfois,
comme
il
est
dit
au
sixieme
chap.
des
Rom.
qu'encores
que
nous
ne
facions
le
bien
que
nous
voulons,
si
est-ce
que
nous
y
taschons.
Dieu
donc
approuve
cela,
d'autant
qu'il
est
de
luy:
mais
notons
qu'il
nous
iustifie
en
nos
personnes
et
nous
iustifie
mesmes
en
nos
oeuvres
par
la
pure
foy.
Quand
il
nous
recoit
du
premier
coup,
il
ne
peut
pas
iustifier
nulles
oeuvres
qui
soyent
en
nous
:
Et
pourquoy
?
Elles
sont
toutes
mauvaises.
Car
comme
nous
avons
declaire,
un
arbre
pourri
quel
fruit
peut-il
apporter?
Dieu
donc
en
attirant
a
soy
les
povres
pecheurs,
et
qui
sont
bannis
et
reiettez
de
son
Royaume
et
de
son
Eglise,
ne
iustifie
pas
leurs
oeuvres:
mais
voyant
leurs
miseres
ayant
pitie
de
leur
perdition,
voila
comme
il
les
iustifie.
Or
apres
qu'il
les
a
receus,
il
les
iustifie
en
leurs
personnes,
c'est
a
dire,
il
les
a
agreables
comme
ses
enfans,
et
puis
il
iustifie
leurs
oeuvres.
Et
comment?
Non
point
les
appelant
a
conte,
ni
les
iugeant
a
la
rigueur:
car
il
y
aura
tousiours
comme
i'ay
dit,
quelque
vice
mesle
parmi,
ou
bien
des
traverses
[pag*
173],
et
choses
semblables
qui
gasteront
tout.
Quand
un
vin
sera
le
meilleur
du
monde,
s'il
est
en
un
tonneau
punais,
ou
qu'on
le
mette
en
bouteille
qui
sera
corrompue,
voila
le
vin
gaste.
Ainsi
en
est-il
de
toutes
nos
oeuvres:
car
d'autant
que
Dieu
nous
y
conduit
et
gouverne
par
son
S.
Esprit,
elles
sont
bonnes
et
sainctes
et
louables:
mais
regardons
quels
vaisseaux
nous
sommes,
pleins
d'infection
et
de
puantise.
Ainsi
voila
nos
oeuvres
qui
sont
corrompues,
il
faut
donc
que
Dieu
les
purge
et
nettoye.
Et
comment?
Par
sa
pure
grace
en
nous
pardonnant
les
fautes
et
imperfections
qui
y
sont.
Parquoy
tout
ainsi
qu'il
y
a
diversite
entre
un
homme
fidele,
et
un
homme
que
Dieu
appelle
du
commencement
a
l'Evangile:
aussi
la
iustification
est
un
peu
diverse,
mais
elle
ne
change
point
quant
a
cest
article,
c'est
assavoir,
que
Dieu
iustifie
tousiours
les
siens
gratuitement,
c'est
a
dire,
qu'il
les
a
agreables,
non
point
pour
vertus
qui
soyent
en
eux,
car
il
n'y
en
a
point,
ni
pour
celles
mesmes
qu'il
y
a
mises:
car
elles
sont
a
condamner
pour
l'infirmite
qui
y
reside:
mais
c'est
pource
que
ceux
qu'il
a
esleus,
il
les
iustifie,
comme
S.
Paul
en
parle
au
huitieme
chap.
des
Rom,
Voila
donc
en
somme
ce
que
nous
avons
a
retenir,
quant
a
ceste
question
qu'on
pourroit
ici
esmouvoir.
Or
notons
qu'outre
ce
que
les
Papistes
pensent
[pag.
174]
qu'en
partie
les
hommes
peuvent
obtenir
iustice
et
absolution
devant
Dieu,
ils
se
trompent
trop
lourdement
en
leurs
satisfactions,
ils
sont
aveuglez,
di-ie,
en
ce
qu'il
pensent
avoir
quelques
vertus
que
Dieu
doyve
approuver.
Il
est
vray
qu'encores
ont-ils
honte
de
dire
que
leurs
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