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continue
tout
le
temps
de
nostre
vie.
Car
combien
que
nous
ayons
profite
au
service
de
Dieu,
si
est-ce
qu'encores
il
y
a
tousiours
des
imperfections.
Il
faut
donc
que
la
foy
nous
iustifie
simplement.
Et
ici
il
nous
faut
abatre
ceste
folle
opinion
et
perverse
des
Papistes
qui
cuident
en
partie
estre
iustifiez
par
leurs
oeuvres,
et
en
partie
par
la
remission
qu'ils
obtienent
de
la
grace
de
Dieu:
car
il
faut
qu'en
tout
et
par
tout
Dieu
nous
recoyve
a
merci,
comme
il
a
este
monstre.
Et
pourquoy
?
La
partie
de
nos
oeuvres
ne
merite
rien:
et
puis
qu'il
n'y
a
pas
une
seule
oeuvre
qui
ne
soit
vicieuse,
quand
il
seroit
question
d'en
iuger
selon
la
dignite
qu'il
y
trouve.
En
tout
et
par
tout
donc
nous
voila
exclus.
Ainsi
il
faut
venir
a
ce
poinct,
c'est
assavoir,
que
les
plus
iustes,
quand
ils
sembleroyent
des
Anges,
il
faut
qu'ils
soyent
acceptez
de
Dieu
gratuitement.
Or
ici
on
pourroit
faire
une
obiection
:
car
si
est-ce
que
ceux
que
Dieu
a
desia
appelez
sont
bien
differens
de
ceux
qui
sont
du
tout
alienez
de
luy,
et
mesmes
il
y
a
grande
distance
et
diversite
entre
l'homme
fidele
quand
Dieu
l'a
remis
au
droit
chemin,
et
quand
il
l'avoit
delaisse
selon
la
corruption
de
sa
nature.
Voila
un
homme
qui
aura
vescu
pour
quelque
espace
de
temps
comme
une
brebis
esgaree
et
comme
une
creature
perdue:
et
bien,
Dieu
le
vient
illuminer
[pag.
171]
par
son
Evangile,
il
le
touche
et
le
reforme
en
sorte
qu'on
verra
comme
une
nouvelle
creature,
ainsi
que
l'Escriture
en
porte.
Et
de
fait
nous
ne
pouvons
pas
estre
Chrestiens
que
nous
ne
soyons
renouvelez
en
telle
sorte,
et
que
nous
ne
soyons
la
facture
de
Dieu,
creez
en
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
pour
faire
les
oeuvres
que
Dieu
a
preparees,
il
faut,
di-ie,
que
tout
cela
y
soit.
Or
maintenant
il
semble
qu'il
y
ait
ici
de
l'absurdite.
Dieu
iustifie
le
brigand
qui
est
pendu
pource
qu'il
recognoist
son
salut
en
Iesus
Christ:
et
quand
il
est
iustifie,
n'a-il
pas
une
autre
qualite
en
soy
qu'il
n'avoit
auparavant?
Ouy
bien.
Pourquoy
donc
disons-nous
que
la
iustice
gratuite
a
son
cours
et
son
train
toute
la
vie
de
l'homme?
Or
l'homme
fidele
pour
le
moins
aura
bonne
affection
de
se
renger
a
l'obeissance
de
Dieu,
il
se
desplaira
en
ses
vices,
voire
et
en
gemira,
et
son
principal
desir
sera
de
tousiours
conformer
sa
vie
a
la
Loy.
Quand
donc
l'homme
fidele
est
tel,
il
ne
faut
pas
dire
qu'il
est
iustifie
comme
il
a
este
du
premier
coup,
pour
ce
qu'il
estoit
debauche
alors,
et
qu'il
estoit
du
tout
aliene
de
Dieu.
Or
la
response
a
ceci
est,
quand
Dieu
nous
iustifie
du
commencement,
c'est
a
dire,
qu'il
nous
recoit
a
merci,
nous
retirant
de
la
damnation
en
laquelle
nous
avons
este,
que
la
il
[pag.
172]
use
d'un
pardon
general:
et
puis
quand
il
nous
iustifie
apres,
ce
n'est
pas
qu'il
ne
recognoisse
les
biens
qu'il
a
mis
en
nous,
qu'il
ne
les
avoue
et
les
approuve,
car
il
ne
se
peut
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