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SERMONS.
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de
gloire
en
nous,
et
que
tout
le
bien
que
nous
pouvons
apporter
[pag.
168]
c'est
don
gratuit
de
Dieu,
pource
que
de
nous-mesmes
nous
ne
saurions
que
pecher:
ils
confesseront
tout
cela,
et
en
somme
ils
diront
que
nous
sommes
iustifiez
de
pure
grace,
que
nous
sommes
iustifiez
sans
nos
oeuvres,
qu'il
n'y
a
rien
du
nostre,
et
que
Dieu
nous
donne
le
tout:
ont-ils
confesse
cela?
Ils
ne
laissent
pas
toutesfois
de
se
ruyner,
et
eux,
et
les
autres.
Et
comment?
Il
leur
semble
qu'ils
sont
desia
parvenus
a
une
perfection,
la
ou
il
n'y
a
rien
que
redire.
Car
qui
est-ce
qui
trouvera
a
dire
en
un
homme
quand
il
sera
tellement
abatu
en
soy,
qu'il
sera
mesme
du
tout
aboli,
qu'il
confessera
qu'il
n'y
a
rien
que
malediction
en
soy,
et
que
tout
ce
qu'il
a
de
bien
vient
de
la
pare
liberalite
de
Dieu,
en
sorte
que
Dieu
seul
en
est
exalte
et
magnifie,
et
que
l'homme
est
aneanti
en
soy
mesmes,
a
fin
de
faire
recognoissance
et
hommage
a
Dieu,
qu'il
tient
tout
de
sa
pure
bonte?
Voire
mais
nous
avons
desia
declaire,
que
si
nous
doutons,
la
porte
des
cieux
nous
est
fermee.
Or
il
faut
bien
que
nous
doutions,
ou
que
nous
soyons
enragez
du
tout,
quand
nous
regardons
en
nos
oeuvres.
Prenons
le
cas
que
Dieu
ait
regenere
un
homme
par
son
sainct
Esprit,
et
que
celuy-la
seulement
rend
graces
a
Dieu
ainsi
que
nous
avons
recite
en
parlant
du
Pharisien,
et
qu'il
dise,
non
ie
tiens
tout
de
Dieu,
cependant
si
faut-il
quand
il
vient
le
prier
[pag.
169],
qu'il
viene
en
confiance.
Et
comment
y
viendra-il?
D'autant
qu'encores
il
est
imparfait
et
debile,
il
aura
beaucoup
de
vices
meslez,
parmi
les
vertus
que
Dieu
y
a
mises:
et
ces
vertus-la
mesmes
seront
encores
vicieuses,
d'autant,
di-ie,
qu'il
ne
sera
point
du
tout
nettoye
des
macules
de
la
chair.
Quand
un
homme
se
trouvera
ainsi
au
milieu
du
chemin,
et
qu'il
sera
encores
bien
loin
de
son
but,
que
pourra-il
faire
sinon
douter?
Ainsi
donc
concluons
que
ce
n'est
rien
de
confesser
que
nostre
salut
procede
de
la
pure
grace
de
Dieu,
entant
que
par
son
S.
Esprit
il
nous
gouverne,
mais
qu'il
faut
avoir
refuge
a
la
remission
de
nos
pechez.
Et
ainsi
ceux
qui
cavillent
en
cest
endroit,
et
font
des
sophistes,
disant
que
nous
ne
sommes
point
iustifiez
par
nos
oeuvres,
d'autant
que
les
bonnes
oeuvres
ne
sont
point
nostres,
mais
qu'elles
sont
dons
du
S.
Esprit,
oublient
ce
poinct
que
nous
avons
n'agueres
tdftche,
c'est
assavoir,
qu'il
faut
qu'il
y
ait
une
certitude
en
nostre
foy,
et
que
ceste
certitude-
la
ne
peut
estre
sinon
que
Iesus
Christ
soit
nostre
advocat,
et
que
sa
mort
soit
la
satisfaction
de
nos
pechez,
tellement
que
nous
ne
pouvons
faire
sinon
que
nous
confessions,
la
debte,
ainsi
que
nous
avons
allegue
l'exemple
du
Publicain.
Or
nous
voyons
aussi
bien
que
ceste
iustice
n'est
pas
seulement
pour
un
iour,
mais
[pag.
170]
qu'il
faut
qu'elle
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