23:716
bien
conceu
pleine
fiance
que
Dieu
le
recevra
a
mercy:
et
en
cela
il
est
hardi
comme
il
nous
le
faut
estre
aussi,
selon
qu'il
est
escrit
au
troisieme
chapitre
des
Ephesiens.
Mais
quand
il
se
regarde,
il
baisse
la
teste,
il
est
confus,
et
ne
demande
sinon
pardon:
et
Iesus
Christ
[pag.
166]
dit,
qu'a
ce
seul
mot
il
a
este
iustifie.
Voila
cependant
le
Pharisien
qui
est
reiette,
d'autant
qu'il
a
apporte
ceste
folle
presumption
de
ses
oeuvres.
Et
le
Publicain
qui
confesse
purement
et
simplement
qu'il
est
un
povre
damne,
le
voila
iuste
devant
Dieu:
et
toutesfois
le
Pharisien
ne
s'estoit
point
attribue
la
louange
de
ses
merites,
il
n'a
pas
dit,
i'ay
fait
ceci
et
cela,
et
Dieu
en
est
tenu
a
moy:
mais
tant
seulement,
Seigneur
ie
te
rends
graces
de
ce
que
ie
ne
suis
point
larron,
ne
brigand,
ne
un
homme
dissolu,
et
mesmes
comme
est
cestuy-ci.
Voila
une
belle
entree
ce
semble
quand
il
se
remet
du
tout
a
Dieu,
et
proteste
que
tout
le
bien
et
toutes
les
vertus
qu'il
a
vienent
de
pur
don
de
son
sainct
Esprit:
mais
quoy?
Il
ne
laisse
pas
d'estre
enfle
de
ceste
outrecuidance,
que
par
ses
merites
il
est
approuve.
Ainsi
donc
voila
pourquoy
Dieu
le
condamne:
car
il
faut
bien
qu'il
soit
stupide
tant
et
plus,
quand
il
pense
a
tenir
Dieu
oblige
a
cause
de
ses
oeuvres.
Il
ne
reste
donc
sinon
d'avoir
nostre
refuge
a
la
pure
misericorde
de
Dieu,
et
alors
nous
serons
asseurez
qu'il
nous
aimera,
quand,
di-ie,
nous
cercherons
tous
nos
merites
en
Iesus
Christ,
et
que
nous
ne
laisserons
point
d'invoquer
Dieu
quelque
indignite
qu'il
y
ait
en
nous,
d'autant
que
ce
n'est
point
a
cause
de
nos
personnes
[pag.
167]
ne
de
nos
oeuvres
qu'il
nous
a
adoptez,
mais
que
c'est
sa
pure
et
gratuite
misericorde:
voila
comme
nous
serons
asseurez
de
nostre
salut.
Or
il
est
bien
vray
que
nous
aurons
tousiours
quelques
scrupules,
comme
la
foy
n'est
iamais
parfaicte
en
nous:
mais
tant
y
a
qu'encores
tousiours
l'asseurance
surmonte,
quand
nous
combatons
vertueusement
et
que
nous
embrassons
les
promesses
de
Dieu,
que
nous
en
faisons
bouclier
a
l'encontre
de
toutes
tentations,
et
de
toutes
les
deffiances
que
le
diable
nous
propose.
Quand
donc
nous
parlons
de
ceste
certitude
de
foy,
nous
n'entendons
pas
qu'il
n'y
ait
rien
pour
nous
esbranler,
et
que
quelque
fois
nous
n'ayons
de
grandes
perplexitez
et
destresses
en
nous
:
mais
nous
entendons
qu'en
la
fin
nous
concluons
quoy
qu'il
en
soit
que
Dieu
aura
pitie
de
nous,
et
l'invoquons
sur
cest
arrest-la.
C'est
donc
ce
que
maintenant
nous
avons
a
retenir.
Or
par
cela
nous
voyons
aisement
que
ceux
qui
ont
pris
ce
mot
de
iustifier,
pour
dire
que
Dieu
nous
change,
et
qu'il
nous
gouverne
par
son
sainct
Esprit,
a
fin
que
nous
le
servions,
se
sont
trop
lourdement
abusez:
car
il
y
en
a
bien
qui
confesseront
que
nous
ne
sommes
point
iustes
par
nos
merites,
que
nous
n'avons
point
une
seule
goute
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