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demie
unce
et
cependant
il
trouvera
pour
nous
condamner
en
un
quintal.
Et
que
sera-ce?
Ainsi
que
nous
apprenions
de
bien
cognoistre
quels
nous
sommes,
a
fin
de
n'estre
rien
du
tout.
Et
pensons
comme
i'ay
desia
dit,
que
nous
ne
pouvons
parvenir
a
salut
sinon
quand
nous
sommes
asseurez
de
Dieu
pour
l'invoquer
comme
nostre
Pere.
Or
outre
cest
abus
premier,
il
y
a
le
second,
c'est
que
ceux
qui
se
penseut
iustifier
par
leurs
merites,
ne
regardent
point
qu'il
n'y
a
pas
une
seule
oeuvre
qui
soit
bonne,
quand
Dieu
la
voudra
[pag.
162]
iuger
a
la
rigueur,
i'ay
desia
dit
qu'encores
que
nous
fissions
la
moitie
de
la
Loy
ou
les
trois
pars,
que
ce
n'est
rien:
car
nous
ne
laisserons
pas
d'estre
condamnez
si
nous
avons
defailli
en
un
seul
article:
mais
voici
encores
une
autre
raison,
c'est
assavoir,
que
nous
n'approchons
nullement
d'accomplir
la
Loy
ni
du
tout
ni
en
partie.
Et
comment
cela?
Nous
dismes
hier
que
nos
oeuvres
ne
se
iugent
point
de
Dieu
a
nostre
opinion.
Il
a
son
pris
et
sa
balance.
Et
comment
les
iuge-il?
C'est
si
le
coeur
est
du
tout
pur
et
nettoye
de
toutes
souillures
charnelles.
Et
ou
se
trouvera
un
tel
coeur?
Nous
sommes
tousiours
envelopez
en
beaucoup
d'affections
mauvaises,
et
combien
qu'elles
ne
dominent
point
en
nous,
toutesfois
si
est-ce
que
nous
ne
les
pouvons
pas
du
tout
despouiller.
Il
ya
a
davantage
que
iamais
nous
n'aurons
un
tel
zele
de
glorifier
Dieu
comme
il
seroit
requis,
il
y
aura
tousiours
quelque
infirmite:
nous
y
tendrons
bien,
mais
ce
n'est
pas
qu'il
y
ait
perfection
telle
qu'elle
puisse
suffire
devant
sa
face.
Car
il
n'est
point
ici
question
de
dire,
ie
cuide,
ie
pense,
mais
il
faut
conclure,
Dieu
l'a
ainsi
prononce,
Dieu
l'approuve.
Nous
serons
donc
bien
loin
de
rien
meriter
devant
luy,
ne
d'avoir
repos
en
nos
consciences:
car
outre
ce
que
nous
defaillons
en
beaucoup
d'endroits,
et
qu'il
n'y
a
celuy
qui
n'ait
des
remords
[pag.
163]
tous
les
iours,
encores
que
nous
cuidions
le
mieux
faire
qu'il
est
possible,
tant
y
a
que
nous
allons
en
clochant.
Il
y
aura
quelque
debilite
qui
polue
les
bonnes
oeuvres
mesme.
Y
a-il
iamais
eu
oeuvre
meilleure
que
celle
d'Abram,
quand
il
a
este
prest
de
tuer
son
fils?
Et
toutesfois
il
est
certain
qu'il
a
eu
beaucoup
de
regrets
en
soy,
qui
monstroyent
sa
foiblesse.
Voila
donc
ceste
oeuvre
qui
est
encores
souillee
devant
Dieu,
et
ne
peut
estre
reputee
pour
merite.
Que
sera-ce
maintenant
de
ce
que
nous
faisons,
veu
qu'il
n'y
a
celuy
qui
ne
se
trouve
bien
empesche,
quand
il
est
question
de
se
mettre
en
chemin?
Encores
qu'on
se
vueille
employer
pour
servir
Dieu
fidelement,
tant
y
a
qu'on
n'y
va
point
d'une
telle
droicture
et
integrite
qu'il
seroit
requis,
non
pas
de
la
centiesme
partie.
Ainsi
donc
il
nous
faudra
tousiours
demourer
en
trouble
et
inquietude,
et
si
nous
ne
sommes
pas
trop
aveugles
chacun
cognoit
cela.
Or
i'ay
desia
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