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71
SERMONS
72
scavoir
ou
nous
allons:
car
nous
avons
nostre
but
qui
nous
est
propose:
et
voila
ou
il
nous
faut
addresser.
Ainsi
donc
apprenons
pour
servir
a
Dieu
selon
sa
volonte,
d'estre
addonnez
pleinement
a
luy,
et
qu'on
cogpoisse
qu'il
nous
veut
tenir
en
telle
union
les
uns
avec
les
autres,
selon
qu'il
nous
a
conioints
d'un
lien
inseparable,
que
nous
ne
cerchons
sinon
d'attirer
a
luy
nos
prochains
:
et
cependant
que
nous
soyons
patiens
et
paisibles
quand
il
est
question
de
corriger:
et
que
toutesfois
nous
ne
voulons
pas
que
les
vices
soyent
nourris
par
flatteries
et
dissimulatione.
Or
nous
nous
prosternerons
devant
la
maieste
de
nostre
bon
Dieu
en
cognoissance
de
nos
fautes,
le
priant
que
de
plus
en
plus
il
nous
les
face
sentir:
et
que
ce
soit
pour
nous
faire
gemir
devant
luy
avec
une
vraye
repentance,
et
pour
luy
en
demander
pardon,
et
pour
tousiours
aspirer
d'estre
conioints
a
luy,
et
estre
despouillez
de
toutes
les
corruptions
de
nostre
chair,
et
revestus
de
sa
iustice.
Et
cependant
qu'il
nous
supporte
en
nos
faiblesses,
iusques
a
ce
qu'il
nous
en
ait
delivrez
du
tout.
Ainsi
nous
dirons
tous,
Dieu
tout
puissant,
Pere
celeste
etc.
TRENTENEUVIEME
SERMON.
GALATES.
Chap.
YI,
v.
2
-
5
.
Nous
avons
veu
ce
matin
que
nous
devons
supporter
les
infirmes
ou
nous
voyons
qu'il
y
a
quelque
crainte
de
Dieu
et
bonne
semence,
et
qu'ils
ne
sont
pas
du
tout
obstinez
a
mal:
voila,
donc
ou
il
nous
faut
estre
humains
et
pitoyables:
mais
quand
nous
voyons
un
tel
orgueil
aux
nommes,
qu'ils
despitent
Dieu
avec
une
rage
obstinee:
il
n'est
pas
question
la
d'user
ne
de
mansuetude
ni
de
douceur:
mais
d'autant
qu'on
les
void
ainsi
chevaucher
en
leurs
triomphes,
il
leur
faut
rabatre
ceste
hautesse
quand
ils
s'eslevent
ainsi
a
l'encontre
de
Dieu.
Or
nous
avons
declare
quant
et
quant
pour
garder
une
bonne
mesure
a
reprendre
ceux
qui
ont
failli,
qu'il
est
besoin
qu'un
chacun
pense
a
soy
:
car
nous
devons
estre
nos
iuges
en
premier
lieu,
et
commencer
par
ce
bout-la.
D'autre
coste
voyans
quels
nous
sommes,
et
qu'il
y
a
beaucoup
de
vices
dignes
de
reprehension
en
nous,
que
la
nous
avons
de
quoy
nous
humilier,
et
n'exercer
point
trop
grande
rigueur
ni
excessive
envers
ceux
qui
ont
besoin
qu'on
les
soulage
et
espargne.
Sainct
Paul
donc
continue
maintenant
ce
propos,
en
disant,
que
celuy
qui
cuide
estre
quelque
chose
n'estant
rien,
s'abuse:
car
chacun
ferme
les
yeux
quand
il
est
question
de
penser
a
ses
vices.
Il
est
vray
qu'il
n'y
peut
avoir
une
seule
goutte
de
vertu
en
nous,
qu'incontinent
nous
ne
magnifionscela:
mais
encores
qu'un
chacun
appercoive
nos
pouretez,
mesmes
qu'on
s'en
puisse
moquer
iusques
aux
petis
enfans,
nous
n'y
voyons
goutte.
Or
sainct
Paul
voulant
corriger
ce
vice,
dit
que
les
hommes
sont
marris
d'estre
trompez,
et
neantmoins
chacun
se
trompe
a
son
escient
et
de
son
bon
gre,
voire
par
son
outrecuidance
et
folle
opinion.
Or
par
ce
moyen
il
nous
amene
a
|