19:71 71 EPISTOLAE 3582.3584 72 haulte pas dessus ladite forteresse y feust delaisse bon nombre d'arcquebousiers, lesquelz traicterent tellement leur garnison quilz noserent monstrer le nez. Lendemain dimanche jlz mectent une enseigne desployee sur leurs creneaulx et accompaignee de plusieurs pieces a feu, tellement que d'un couste et daultre sembloit un tonerre. et le peuple se nautina fort avec ce que ceulx des habitans passans dehors la ville avoient este blesses de coups d'arcquabouzade, tellement que tout le peuple se mict en armes. Or les moyeneteurs de paix avec les magistratz feirent assembler ung conseil general en la maison commune et feust conclud que le moyen propose le jour precedant seroit execute, et cependant chacun de son couste travalheroit a appaiser telle fureur. De nostre couste le peuple feust tost retire et appaise bien que ung des nostres eust este tue. Et venant ledit 8r. Chefdebien, les consulz magistratz et autres les acompagnans aupres de la forteresse, faisant tous signe de parlamenter et de paix, la guarnison leur auroit tire coups d'arquebouse et pierres don les aucuns auroient este blesses dequoy le peuple adverti seschaufa de plus en plus tellement quil gaigna ladite forte tour des Carmes et ung autre joignant presque leur forteresse. La nuit lon mict le feu a la porte du clos de la dite forteresse et brusla. L'assault feust donne et quelque arcquebouserye quil y eust lon entra audit clos, feust gagne la maison du prevost joignant la dite forteresse ou feust murdry lun de noz freres. Lendemain on travaille a rompre murailhes tousjours poursuyvant dans la dite maison. Les moyenateurs de paix tous papistes prevoyant le danger accordent avec toutes les parties que la guarnison sortiroit de la dite forteresse, et les pieces d'artillerie ostees et portees a la maison du dit Sr. Chefdebien avec lenseigne et que les chenoynes continueroient leur service sans empeschement. A cest accord tant humble Dieu s'opposa tellement que ne restant que de joindre les parties pour leur faire faire les promesses et jurement requis ung des nostres fut tue dun coup darquebouzade par lun de la guarnison. Quoy voyant lesdits moyenateurs de paix feurent en grand dangier, prethendant le peuple quilz eussent moyene la trahison, et converti se rue a lassault a corps perdu passe dans un petit trou quon avoit faict a la forteresse, suffisant a deux hommes pour le guarder contre mille. Mais les adversaires feurent tellement espouvantes quilz quitterent le lieu et le peuple entra et de premiere arrivee a la furye feust tue ce qui feust rencontre t ne feust que le magistrat y estait venu et que les plus principaulx des nostres se mist en debvoir chacun en son endroict se mist en debvoir de saulver le reste, jl y eust eu grande boucherie. Il y a eu de huit a neuf de murtris de leur part