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EPISTOLA
1085
72
des
deux
costes,
transpercant
les
pensees
et
affections
iusques
a
la
inoelle
des
os.
Ie
dy
cecy,
Monseigneur,
pource
quil
me
semble
quil
y
a
bien
peu
de
predication
vive
au
Royaume,
mais
que
la
pluspart
se
recite
comme
par
lecture3).
Ie
voy
bien
les
necessitez
qui
vous
contraignent
a
cela:
car
en
premier
lieu
vous
navez
pas,
comme
ie
croy,
bons
pasteurs
et
ydoynes,
comme
vous
les
soubhaictez.
Parquoy
il
vous
est
besoing
de
suppleer
a
ce
deffault.
Secondement
il
y
pourroit
avoir
beaucoup
despritz
volaiges
qui
sortiroient
hors
des
gons,
semans
des
folles
fantasies,
comme
souvent
il
se
faict
en
nouveaultes.
Mais
toutes
ces
considerations
nempeschent
poinct
que
lordonance
de
Iesus
Christ
ne
doibve
avoir
son
cours,
quant
a
prescher
lEvangile.
Or
ceste
predication
ne
doibt
point
estre
morte,
mais
vive,
pour
enseigner,
exhorter
et
redarguer,
comme
dict,
S.
Paul
a
Thimothee.
Voyre
tellement
que
si
ung
infidelle
entre,
quil
soit
naivre
et
convaincu
pour
donner
gloyre
a
Dieu,
comme
il
dict
en
ung
aultre
passage.
Vous
scavez
aussy,
Monseigneur,
comment
il
parle
de
la
vivacite
qui
doibt
estre
en
la
bouche
de
ceulx
qui
se
veullent
approuver
bons
et
fidelles
ministres
de
Dieu,
qui
ne
doibvent
point
avoir
une
parade
de
Rethorique
pour
se
faire
seulement
valloir
;
mais
que
lEsprit
de
Dieu
doibt
resonner
en
leur
voix,
pour
besoigner
en
vertu.
Tous
les
dangers
quon
peult
craindre
ne
doibvent
empescher
que
lEsprit
de
Dieu
nayt
sa
liberte
et
son
cours
en
coulx
ausquelz
il
a
distribue
de
ses
graces
pour
edifier
lEglise.
Vray
est
cependant
quil
est
bon
et
expedient
dobvier
a
la
legerete
des
espritz
fantastiques
qui
se
permettent
trop
de
licence,
de
fermer
aussi
la
porte
a
toutes
curiositez
et
doctrines
nouvelles;
mais
le
moyen
y
est
bon
et
propre
tel
que
Dieu
nous
la
monstre.
Cest
premierement
quil
y
ait
une
somme
resoulue
de
la
doctrine
que
tous
doibvent
prescher,
laquelle
tous
prelatz
et
cures
iurent
de
suyvre,
et
que
nul
ne
soit
receu
a
charge
ecclesiastique,
qui
ne
promette
do
garder
telle
union.4)
Apres
quil
y
ayt
ung
formulaire
commun
dinstruction
pour
les
petis
enfans
et
les
rudes
du
peuple,
qui
soit
pour
leur
rendre
la
bonne
doctrine
familiere,
en
sorte
quilz
la
puissent
discerner
davec
les
mensonges
et
corruptions
quon
pourroit
introduyre
au
contraire.5)
Croyez,
Monseigneur,
que
iamais
lEglise
3)
Allusion
au
recueil
dHhomelies
compose
par
Cranmer
en
1547
et
dont
on
faisait
lecture
au
service.
(Strype,
m
emori
ai
s
of
Cranmer.
Lond.
1853
I.
211).
4)
Voir
les
39
Articles.
5)
Des
1547
Cranmer
avait
traduit
le
catechisme
de
Juste
Jonas:
A
short
instruction
to
christian
religion
for
the
singular
profit
of
children
and
young
people.
{Strype,
I.
c.
I.
227.
II.
138).
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