11:71 EPISTOLAE 232.233 232. MORAND AU SENAT DE GENEVE. Il donne sa demission des fonctions de pasteur a Geneve, parce qu'il a pu se convaincre que le puolie s'est detourne de lui.l) (Archives de Geneve. Pieces historique^. N. 1237. Autographe. Au dos, de la main du Secretaire: ce dix d'Aoust 1540.) A magnifiques Seigneurs mes Seigneurs les Sindiques et Conseil de Geneve. Magnifiques Seigneurs! Depuis deux ans passes que vostre Seigneurie im petra de mes magnifiques Seigneurs de Berne que de leurs Seigneuries ou par leur ordonnance ie prescheroie levangile de Jesuschrist ie veinse en la vostre pour la prescher pareillement. Ie lay annonce a vous et vostre peuple en toute purete et syncerite que ie nen crains reproche mesme de malings calumniateurs, la ou ie seroie en lieu auquel la cause pourroit estre menee et conclue par bonne iustice. Par faulte de quoy calumnies se sont demenees en telle sorte contre verite et contre nostre predication veritable que ie neusse iamais pense estre souffert, beaucoup moins dict ne pense, entre gens qui auroient nom de chrestiens. Ce donc considere et que gens plainement oysifz soy disans de levangile se sont retire et retirent chascun iour de nostre predication sans avoir cause laquelle ilz sceussent ou peussent ne osassent entreprendre defendre devant gens de bien et de scavoir: ie me suis retire vers mes magnifiques Seigneurs de Berne par lesquelz ie vous avoye este premierement donne, leur suppliant vouloir avoir pour aggreable mon partement de vous et vostre poeuple, faict pour certaines causes lesquelles par moy declairees ilz ont trouve aggreables me reprenant en leur service pour en leurs terres annoncer Iesus Christ de telle purete que ie le vous ay annonce et a vostre poeuple lespace de plus de deux ans. Ie vous supplie donc treshumblement, magnifiques Seigneurs, vouloir pareillement avoir mon dict partement aggreable et ne limputer a aultre cause que aux calumnies importables et blasphemes execrables contre verite et liberte chrestienne laquelle nous avons tousiours defendu es noz predications malgre tous malings mensongers et ca- 232. 1) Apres la victoire des Guillermvns aux elections de 1540, et surtout depuis la catastrophe du mois de Juin, la position des ministres appeles en 1538 a la place de Farel et de Calvin, n'etait plus tenable. Morand fut le premier a se retirer, Marcourt le suivit de pres. V. Buchat, V. 147. Garerel p. 317. Kampschulte p. 367. Roget, hist. du peuple de Geneve I. 271 suiv.