23:706
devant
Dieu?
Or
nous
avons
a
retenir
ce
qui
fut
hier
traitte,
c'est
assavoir,
que
le
mot
de
Iustifier
n'emporte
pas
que
nous
soyons
faits
iustes,
c'est
a
dire,
que
Dieu
nous
renouvelle
tellement
que
nous
soyons
des
Anges:
mais
il
emporte
qu'il
nous
accepte
et
approuve
par
sa
pure
bonte,
encores
que
nous
soyons
povres
pecheurs.
Et
voila
pourquoy
aussi
Moyse
en
ce
passage
a
couche
le
mot
de
Reputer,
comme
s'il
disoit
que
cela
depend
de
la
faveur
gratuite
de
Dieu,
et
qu'il
ne
faut
point
s'enquerir
si
la
iustice
est
au
regard
de
l'homme,
ou
s'il
a
este
digne
d'estre
accepte.
Rien
de
tout
cela,
mais
contentons-nous
que
Dieu
nous
accepte
pour
iustes
encores
que
nous
ne
le
soyons
pas.
Et
voila
aussi
pourquoy
la
iustice
de
la
foy
exclud
les
oeuvres:
car
nous
prenons
de
Iesus
Christ
ce
qui
nous
deffaut.
Ie
ne
di
pas
en
partie,
comme
les
Papistes
s'embrouillent,
mais
nous
empruntons
la
iustice
de
Iesus
Christ,
d'autant
qu'il
n'y
en
a
point
une
goutte
ni
un
seul
grain
en
nous.
Il
faut
donc
que
les
oeuvres
soyent
abatues,
quand
nous
cerchons
nostre
iustice
ailleurs.
Car
s'il
v
en
avoit
seulement
une
portion
en
Iesus
Christ
et
une
partie
en
nous,
il
ne
seroit
pas
le
tout:
et
comment
s'accompliroit
[pag.
146]
ce
qui
est
dit
que
toute
plenitude
de
graces
a
este
en
luy,
et
que
cela
a
este
donne
par
le
sainct
Esprit,
a,
fin
qu'il
nous
en
distribue
a
un
chacun
selon
sa
mesure?
Car
ce
sont
choses
opposites
d'acquerir
et
de
recevoir
de
Dieu:
et
quand
Dieu
nous
iustifie
c'est
par
son
adoption,
d'autant
que
de
nature
nous
sommes
enfans
d'ire,
il
nous
adopte
et
nous
retient
pour
ses
enfans.
Et
qu'est-ce
qu'il
trouve
en
nous?
Rien
qui
soit
pour
l'induire
a
nous
bien
faire.
Ainsi
donc
l'heritage
que
nous
esperons
de
nostre
salut,
et
lequel
nous
est
promis
en
l'Evangile,
vient
de
ceste
adoption
de
Dieu,
et
n'y
a
rien
du
nostre:
car
si
nous
pouvons
acquerir
quelque
chose,
il
est
certain
qu'alors
nous
entrerions
en
partage
avec
Dieu,
ainsi
que
les
Papistes
y
viennent:
mais
d'autant
que
Dieu
besongne
en
telle
sorte
qu'il
n'y
a
rien
de
nostre
coste,
voila
comme
il
doit
estre
luy
seul
glorifie.
Or
maintenant
nous
voyons
en
somme
que
la
iustice
de
laquelle
il
est
ici
parle,
n'emporte
que
la
remission
des
pechez,
et
l'adveu
que
nous
avons
au
nom
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
d'estre
iustes
parle
merite
de
son
obeissance:
mais
encores
quand
sainct
Paul
nous
veut
enseigner
rudement
selon
nostre
petisse
*,
il
ameine
seulement
la
remission
des
pechez,
et
argue
en
telle
sorte,
Nous
ne
pouvons
estre
iustifiez
par
nos
oeuvres:
pourquoy?
[pag.
147]
Car
il
est
escrit,
Bien
heureux
est
l'homme
a
qui
Dieu
pardonne
les
pechez,
duquel
les
iniquitez
sont
remises,
et
auquel
les
fautes
ne
sont
point
imputees.
Voila,
dit-il,
toute
nostre
felicite,
quand
Dieu
nous
recoit
a
merci,
45
|